Premières lignes… #8

Nouveau dimanche, nouvelle découverte ! Je continue le rendez-vous que j’ai trouvé chez Book & share, et inauguré par le blog Ma Lecturothèque 🙂 Le principe de ce post est de prendre un livre chaque semaine pour vous en citer les premières lignes. Ici, un de mes coups de coeur steampunk (vous pouvez retrouver la chronique sur le blog) :3

– Mon Dieu ! Il s’est tué !

Sir Richard Francis Burton recula en titubant et s’effondra sur sa chaise. Le message qu’Arthur Findlay venait de lui remettre glissa de ses mains et voltigea comme une feuille morte. Les quelques personnes présentes se détournèrent, allèrent s’asseoir, s’abîmèrent dans la contemplation de leurs ongles ou entreprirent de jouer avec leur col de chemise. Tout était bon pour ne pas voir leur collège décomposé.

Isabel Arundell se tenait sur la seuil de la « salle des robes », cachée par la porte entrouverte. Elle comprit que son amant était effondré. les yeux de Burton, d’ordinaire sombres et pénétrants, étaient écarquillés et empreints de fragilité. Sa mâchoire inférieure était agitée de spasmes, comme s’il s’efforçait de broyer et d’avaler une nourriture immangeable. Isabel aurait voulu se précipiter vers lui pour le réconforter et découvrir quelle terrible nouvelle l’affectait à ce point. Elle aurait voulu ramasser le message pour savoir qui s’était donné la mort. Elle n’en fit rien. Ce comportement aurait été déplacé devant une telle assemblée et Isabel n’avait aucune intention d’embarrasser Richard. C’était l’archétype de l’homme qui affrontait la vie sans jamais se laisser abattre. Seule Isabel connaissait sa fragilité et elle n’aurait pris le risque de la dévoiler au reste du monde.