Archives de Catégorie: Tag, rendez-vous et évènements !

Ici je partage avec vous les rendez-vous comme les Premières Lignes, les tags que je fais, et quelques posts plus occasionnels sur des festivals et autres excursions en tout genre :D

Premières lignes… #260

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Nouveau dimanche, nouvelle découverte ! Je continue le rendez-vous que j’ai trouvé chez Book & share, et inauguré par le blog Ma Lecturothèque 🙂 Le principe de ce post est de prendre un livre chaque semaine pour vous en citer les premières lignes.

La lumière blanche d’un jour terne filtrait par la porte entrebâillée. L’ouverture ne permettait d’entrevoir que le tatami immaculé et l’angle du futon. La paroi de papier qui constituait le shoji ne laissait, elle, distinguer que quelques silhouettes semblables à celles des théâtres d’ombres.
L’adolescente, recroquevillée sur elle-même, approcha la tête de l’ouverture le plus discrètement possible. Elle retint sa chevelure d’une main avant que celle-ci ne touche le sol, craignant que le bruissement ne suffise, dans le silence, à trahir sa présence. L’espace n’était toutefois pas suffisant pour qu’elle perçoive grand-chose de la chambre. Cette dernière, située au troisième étage du donjon, était aussi vaste que se devait de l’être celle de l’héritier de l’illustre famille. Yuki recula un peu et se tordit à demi le cou en essayant de trouver un angle plus propice, jusqu’à ce que son regard tombe sur la main de son frère.
Elle était immobile, dans sa blancheur, simplement posée sur le futon. Elle aurait pu se confondre dans les draps blancs tant elle était pâle. La longueur et la finesse des doigts, la minceur du poignet, tout évoquait une féminité et une fragilité qui auraient pu paraître déplacées chez un garçon, mais qui lui avaient conféré au contraire une aura de pureté et de noblesse.
La main autrefois pleine de vie n’avait plus que la peau sur les os. Ses doigts décharnés rappelèrent à Yuki les brindilles qu’elle s’amusait à briser dans un bruit sec lorsqu’elle était plus jeune. Elle s’imagina un court instant qu’il s’agissait des doigts de son frère. Crac.
Un froissement de tissu attira l’attention de l’adolescente, la faisant sursauter. Elle recula instinctivement, se cachant de l’autre côté de la porte, attendant avec anxiété que quelqu’un vienne la déloger. Le kimono de sa mère ou du guérisseur, glissant sur les tatamis, était certainement à l’origine du bruit. Yuki crut distinguer un bout de tissu blanc par terre, blanc comme la couleur des vêtements funéraires. Elle entendit un soupir puis une voix féminine et lasse s’éleva :
– Est-ce qu’il vivra ?

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Premières lignes… #259

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Nouveau dimanche, nouvelle découverte ! Je continue le rendez-vous que j’ai trouvé chez Book & share, et inauguré par le blog Ma Lecturothèque 🙂 Le principe de ce post est de prendre un livre chaque semaine pour vous en citer les premières lignes, mais ici je triche un peu !
Comme il n’y a pas de lignes ici, ce seront les premières images ^^ N’hésitez pas à cliquer dessus pour mieux les voir, ou à aller sur le site Bedetheque sur lequel j’ai pioché les images : il y en aura quelques unes supplémentaires, et notamment les premières scènes d’action ❤

Premières lignes… #258

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Nouveau dimanche, nouvelle découverte ! Je continue le rendez-vous que j’ai trouvé chez Book & share, et inauguré par le blog Ma Lecturothèque 🙂 Le principe de ce post est de prendre un livre chaque semaine pour vous en citer les premières lignes.

Je m’appelle Tom « Hématome » Cloudman. On prétend que je suis le plus mauvais cascadeur du monde. Ce n’est pas complètement faux. Je suis doué d’une maladresse physique hors du commun, j’ai le pouvoir de me cogner comiquement aux choses. La liberté des oiseaux m’impressionne, je les regarde peut-être un peu trop. Déjà dans la cour de récréation, je portais des rollers pour espérer voler et subtiliser quelques baisers à ces mini-femmes trop grandes pour moi. Je tombais beaucoup et volais peu, si ce n’est en éclats bleus. Mais au moindre signe d’intérêt de mon « public », une sensation d’invincibilité aussi ridicule qu’agréable m’envahissait. J’ai tout fait pour la faire perdurer : dégringoler du toit de l’école, juché sur un vieux skate en secouant des ailes en carton. Essayer de m’envoler à vélo. (J’ai serti un pare-brise de dents cassées.) Et j’en passe. Plus je tombais, plus je devenais populaire. Certains me lançaient des défis uniquement pour me voir chuter. ON riait beaucoup de moi. Je me suis rendu compte que j’adorais ça, ce mélange d’émotions et d’adrénaline qu’on appelle « spectacle ». Parfois je me relevais entouré de souliers vernis multicolores. Je n’ai jamais su résister à ces voix de souris murmurant « encore »… Mais tomber n’a jamais été une fin en soir. Ce qui m’intéresse, c’est le court moment aussi épique qu’incongru qui précède : l’envol.

Premières lignes… #257

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Angleterre, juin 1837

Philomène parle :
Le sort s’étiole. Le nez au vent, je regarde son empreinte noire s’évanouir entre le cimes des arbres, sur le ciel léger. Mon infernale monture, la bien nommée NightMare, trotte quelque part dans la forêt alentour. Et moi, au milieu d’une clairière, je me dis que cette jeune matinée est déjà plus que prometteuse !
Tout d’abord, avant même le lever du soleil, j’ai croisé ce campement de fortune, vide de toute âme… Je l’ai fouillé tranquillement. Dans un des sacs abandonnés, il y avait une collection de pots de graines, tubes d’épices, flacons de mousses et de brindilles. Des ciseaux, des aiguilles, de la ficelle de boucher… Et tout au fond, un fiole d’encre et du parchemin magiques. Un véritable enchantement pour la pie voleuse que je suis !
Puis, avec les premiers rayons de l’aurore, la lumière naissante a frémi : elle s’est dispersée – sable sur les courbes d’un coquillage – puis réassemblée.
Dans un simple frisson, la réalité a changé de nature.
Il y a quelques heures encore, je n’aurais jamais imaginé voir un tel évènement ! C’est le fait d’un des miens, j’en suis sûre ! Mon sortilège d’encre, fort utile pour trouver les êtres féériques me l’a confirmé : une fée à l’aura puissante est en ville et, j’en mettrais ma main à couper, elle est mêlée à cet étrange froissement de monde.
Je vais donc me lancer à sa recherche : d’après une vieille légende, seule la clé de la prison des fées peut ébranler la réalité des hommes. Si tel est le cas, je la volerai au fond des bagages de cette inconnue pour la poser sur une de mes étagères. Je la mettrai au-dessus du chaudron d’or. Ce sera du meilleur effet !
Bref.
Rangeons soigneusement encre et parchemin dans notre sac. Ces fabuleux attirails sont en quantité relativement limitée. Il serait dommage de les perdre maintenant que je les ai dérobés.
Il est temps de partir.

Premières lignes… #256

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Je sais ce que vous allez dire : on a déjà entendu toutes les histoires sur la Crécerelle. C’est une criminelle et une meurtrière, un suppôt des entités de l’outre-monde ; les histoires à son sujet sont répréhensibles, et ceux qui tentent d’excuser ses actes en racontant comment elle en est venue là le sont encore plus. Pourtant je ne tenterai ni de vous horrifier ni de vous apitoyer, même si mon récit contient sa part d’horreur et de pitié – je n’y peux rien.
Je veux vous raconter une histoire différente : celle où la Crécerelle nous sauve la vie, à tous, nous et nos descendants. Celle-là, personne ne la raconte, car personne ne la connaît. D’ailleurs, je ne promets pas d’en dire toute la vérité : il est des évènements qui ne supportent pas d’être divulgués, et dont la connaissance est dangereuse. Ceux qui nous concernent aujourd’hui en font peut-être partie. Sans doute ne devrais-je même pas commencer cette histoire, parce qu’elle nous confronte à la réalité de ce petit univers fragile où nous vivons, et qu’elle risque de perturber le sommeil de certains d’entre vous. Mais un jour, quelqu’un finira bien par la raconter, et d’autres risqueraient de s’y prendre moins bien que moi.
Cette histoire s’est déroulée il y a bien longtemps, ou elle se déroulera dans un avenir lointain : c’est du pareil au même. Les conteurs qui m’ont précédé sont incompétents et grossiers ; ceux qui me suivront déformeront la vérité et édulcoreront les faits de manière indue. Seuls vous, mes lecteurs, êtes parfaits. Je commence.