Nouveau dimanche, nouvelle découverte ! Je continue le rendez-vous que j’ai trouvé chez Book & share, et inauguré par le blog Ma Lecturothèque 🙂 Le principe de ce post est de prendre un livre chaque semaine pour vous en citer les premières lignes.
Un sombre jour d’hiver où le brouillard jaune était si épais et si dense sur les rues de Londres que les lampadaires étaient allumés et que les éclairages au gaz des vitrines étincelaient comme en pleine nuit, une petite fille à l’air étrange était assise avec son père dans un fiacre qui avançait lentement dans les avenues et les boulevards de cette ville. Elle était assise les pieds repliés sous elle et s’appuyait contre son père qui l’enserrait d’un bras tandis que, par la fenêtre, elle fixait les passants avec, dans ses grands yeux, un sérieux surprenant. Cette fillette était si jeune que personne ne se serait attendu à un tel regard dans ce petit visage. Il aurait déjà semblé en avance sur son âge chez une fillette de douze ans, or Sarah Crewe n’en avait que sept. En fait, elle était toujours en train de penser ou de rêver à quelque chose au point qu’elle était incapable de se rappeler une époque où elle n’aurait pas pensé aux adultes et au monde qui était le leur. Il lui semblait qu’elle avait déjà vécu longtemps, longtemps. A ce moment-là, elle se remémorait le voyage qu’elle venait de faire depuis Bombay avec son père, le capitaine Crewe. Elle revoyait le vaisseau, les lascars qui allaient et venaient, les enfants qui jouaient sur le pont où il faisait chaud et ces quelques femmes d’officiers qui s’efforçaient de la faire parler et riaient de ce qu’elle disait. Plus particulièrement, elle songeait comme il était étrange d’être passée du soleil éblouissant des Indes et de l’océan à ce véhicule inconnu roulant dans des rues inconnues où le jour était aussi sombre que la nuit. Elle jugea cela si déroutant qu’elle se serra encore un peu plus contre son père. – Papa, dit-elle d’une petite voix basse qui était presque un murmure. Papa ! – Qu’y a-t-il, ma chérie ? répondit le capitaine Crewe en l’attirant contre lui et en se penchant vers elle. A quoi pense ma petite Sarah ? – Est-ce que c’est « l’endroit » ? souffla-t-elle en se pelotonnant plus fort contre lui. C’est ici, n’est-ce pas ? – Oui, petite Sarah. Nous y sommes enfin ! Et malgré ses sept ans seulement, elle sut qu’il se sentait triste en disant cela.
Bien le bonjour bande de gens, j’espère que vous allez bien ! On n’arrête plus la machine, voici un nouveau tag spécial jeu de rôle 😛 J’espère qu’il vous plaira, n’hésitez pas à le reprendre de votre côté ! On rappelle les règles :
Le principe est toujours le même : je vous pose 20 questions pour vous mettre dans la peau du personnage que vous inventerez, un peu à la manière d’un jeu de rôle. Vous pouvez y répondre en restant vous-même ou pas, mais l’idéal c’est encore d’être aussi inventif et créatif que possible ! Soyez drôle ou sombre, farfelu ou réaliste, comme vous le sentez ! Vos réponses ne sont pas obligées de tenir compte de la réalité ou des lois physiques, tant que votre histoire est cohérente 😉
Et pour aujourd’hui, c’est Cécile, du blog Chez Cécile C fait maison, qui se prête au jeu pour nous interpréter sa version d’un inspecteur de roman policier 😛 Prêts à vous embarquer dans une enquête digne de ce nom ?
1. Vous voilà inspecteur dans un roman policier, attention, il va falloir assurer. Nous sommes dans un polar, encore faut-il décider du genre : plutôt épisode de Derrick de mémé, ou plutôt histoire glauque et dégoulinante de sang ?
Je me verrais plutôt dans le genre flic qui enquête quelque part en France comme dans la série de France 3 « meurtre à … » parce que je serais un flic local élevé au bon grain et humain tout le contraire de ces supers cops à l’américaine
2. Comme tout bon inspecteur de polar, votre vie craint un max. Un évènement tragique vous a bouleversé, laminé, déchiqueté, ne laissant de vous qu’une loque humaine. Que s’est-il passé ?
Pour bien me cerner, il te faut savoir, ô toi qui me lis, que j’ai vécu un drame atroce. J’ai vu ma femme et mon fils tués par ma fille aînée qui a ensuite retourné l’arme contre elle. Ce jour-là, j’ai perdu les 3 personnes qui comptaient le plus pour moi. Je ne sais toujours pas pourquoi, les psys n’ont pas su m’expliquer pourquoi ma fille a tué sa mère et son petit frère qu’elle adorait. Etait-elle sous l’effet d’une drogue, était-ce un coup de folie ? Je ne sais rien, je ne comprends rien et moi, je suis vivant et seul. Aurais-je dû voir quelque chose ? Putain de culpabilité !
3. Evidemment, cela n’a pas été sans conséquences sur votre vie personnelle et professionnelle. Votre moitié s’est enfuie sans même un texto, votre famille vous juge, vos collègues vous méprisent et même votre doudou vous regarde bizarrement. Que vous sombriez dans une addiction hautement réprouvée par la société n’a rien arrangé : quel est ce vice honteux ?
La conséquence sur ma vie privée ? Je vis seul avec mon chat, mon frère, lui, unique personne qui me reste de ma famille, ne me parle plus depuis que je suis flic, c’est un gilet jaune jusqu’au plus profond de ses entrailles. Mes collègues quant à eux … Parlons-en des collègues, je ne sais même pas s’ils connaissent mon nom. Dans ce commissariat, personne ne reste plus d’un an.
Heureusement que mon chat est là, bien qu’il pisse encore partout pour bien me faire comprendre que ma femme lui manque. Je la revois encore lui gratouiller le menton et ce foutu chat qui ronronnait de plaisir. Moi, j’essaie, il se barre ou pire me griffe mais voilà, c’est le seul être vivant à avoir vraiment connu ma femme, mon fils et ma fille.
Comment veux-tu que je ne tombe pas dans une addiction certaine. Je vis vélo. Quand je ne viens pas au bureau à vélo ou fais mes minimum 65 kilomètres quotidiens, je fais du vélo d’appartement. J’ai toujours un cuissard sous mon pantalon et un vélo dans mon bureau. Je prends même mes congés d’été en même temps que le Tour de France, c’est dire.
4. Vous avez tout de même une équipière, fidèle au poste malgré votre descente aux enfers. Vous l’appréciez beaucoup pour ça, même si elle est à peu près aussi utile qu’un pansement sur une jambe de bois. Décrivez-nous un peu le personnage.
Elle s’appelle Laure-Hélène de la Cricq, surnommée LH. Elle a 25 ans depuis 20 ans, c’est à dire depuis mon arrivée dans la police. Elle est rousse pétard avec un voix rauque et s’habille comme un sac. Elle boit cul sec, mange comme quatre et a un humour noir qui me fait hurler de rire. Tout le monde sait bien qu’elle ne reste dans la police que parce qu’elle est la fille de la sous-préfète. Je l’adore même si elle ne sait résoudre que les enquêtes du Club des cinq.
5. En tant qu’inspecteur déchu, vous avez été relégué dans le placard à balai du commissariat… littéralement, les franges de la serpillère vous chatouillent le front. Pourtant (et vous soupçonnez fortement une blague de vos collègues), une personne vient vous retrouver pour porter plainte contre un crime odieux, une abomination qui exige réparation et le plus tôt sera le mieux. Que vous raconte-t-elle ?
Ce matin-là, j’étais dans mon placard, un café à la main m’essuyant encore le front de la sueur qui perlait. Oui, j’étais venu à vélo comme d’hab. Je vois arriver une jeune femme, 25 ans environ, qui ne veut parler qu’à moi sous prétexte qu’elle a connu ma fille. Alerte rouge me signale mon cerveau, ne serait-ce pas une sale blague de mes collègues ? Un rien les fait marrer surtout si cela me touche au plus profond de mon être. J’invite néanmoins cette personne à s’intaller sur la chaise bancale devant mon bureau et à m’expliquer les raisons de sa venue. Elle me dit en deux mots que l’appartement au dessus de chez elle est un bordel où sont vendus des gamins entre 4 et 10 ans. Elle entend les hurlements, les coups, les pleurs nuit et jour, les pas lourds des hommes qui se paients des jouets humains. Cela me semble tellement ahurissant que l’alerte rouge clignote à nouveau. Je regarde le calendrier, nous sommes le 1er avril. Oh putain, les enfoirés et putain quelle actrice, j’ai failli tomber dans le panneau.
6. Votre flair légendaire (ou votre envie profonde de ne plus vous coltiner l’odeur de javel de votre « bureau ») vous indique que cette affaire est plus complexe qu’il n’y paraît. Soudain, plot twist évident : la personne qui vous a contactée a été sauvagement assassinée peu après vous avoir parlé. Comment l’a-t-on tuée ?
Même si mes collègues sont des enfoirés capables de tout pour m’enfoncer, une petite voix me dit de m’intéresser à cette histoire. Peut-être l’accent de la vérité de cette fille ou bien le fait que ma fille et elle aient été en classe ensemble en CM2. Je suis allé sous un prétexte futile lui rendre visite chez elle. La porte de l’appartement était entrouverte, je suis entré et un désordre indescriptible m’attendait. Le corps de la jeune femme, allongé sur un tapis, mettait en avant les supplices qu’elle avait endurés avant de mourir. Des traces de tortures d’une cruauté sans nom, coups de scalpel, de rasoir, de poings, de pieds …
7. La scène de crime a été passée au peigne fin, mais parce que vous êtes un génie incompris, et surtout parce que vous venez de vous ramasser la gueule de la manière la plus improbable qui soit, vous avez réussi à dénicher un indice. Racontez-nous la chute et l’indice.
Après avoir appelé les gars de la scientifique, j’ai cherché, en faisant bien gaffe à ne pas compromettre la scène de crime, un élément suspect. Je l’ai trouvé sous le canapé, un rasoir d’homme. Cette femme vivait seule et ne se rasait pas, je l’ai vérifié dans sa salle de bains. Non, elle s’épilait. J’ai mis le rasoir dans un sac et l’ai glissé dans ma poche juste avant l’arrivée de la scientifique et des collègues qui avec leurs gros sabots ont mis à sac la scène de crime. Je suis sorti écoeuré de l’appartement et suis monté au troisième étage. J’ai sonné, une femme m’a ouvert et tout en lui montrant ma plaque de flic, je lui ai dit qu’une plainte avait été déposé pour tapage nocturne. Elle m’a répondu qu’elle avait emménagé la veille et que donc la plainte ne la concernait pas. Oh putain, la petiote avait raison et elle est morte parce que je l’ai pas écoutée. Bon pour me racheter, il me reste ce rasoir … et un déménagement fait dans l’urgence, c’est suspect aussi non ?
8. Vous envoyez tout de suite votre trouvaille à l’analyste attitré du commissariat, binoclard et drogué à la caféine comme il se doit. D’ailleurs vous le soupçonnez même de prendre un truc plus fort que du simple café, pourquoi ?
Je suis allé directement dans le bureau de Jean-Hector, notre analyste maison. Il est là depuis 45 ans. Comme d’hab sur son bureau trainent une cafetière aux trois quarts remplie et un vieux mégot ne sentant pas vraiment la nicotine. Je n’ai jamais compris ce qu’il fumait, shit ou herbes de Provence ? Malgré tout, il sait tout sur toutes les enquêtes en cours sans jamais sortir de son sous-sol. Je sais qu’il va m’analyser ce rasoir en moins de deux. Effectivement, il est couvert du propre sang de la victime et aussi d’une minuscule goutte d’un sang inconnu masculin
9. Pendant que l’analyste part dans son délire, vous faites un tour chez la légiste. Vous la trouvez comme toujours, en train de faire une conférence sur un sujet improbable à tous les cadavres qui l’entourent. Profondément misanthrope, elle feule tel un chat en vous voyant et vous jette son rapport à la figure dans l’espoir que ça vous fasse partir. Heureusement, vous avez un truc pour l’amadouer : quel est-il ?
Notre légiste-maison, tout un programme ! Elle n’a rien d’humain physiquement et côté caractère c’est pas mieux. Elle serait un subtil mélange entre Chewbacca et Dark Vador. Henriette est faite pour ce métier. Elle voit le moindre petit élément, la moindre trace permettant de dire s’il s’agit d’un crime ou d’un accident. Je dois être la seule personne vivante qu’elle tolère certainement parce qu’elle a autopsié ma fille pour tenter de comprendre ce qui l’avait poussé à commettre l’irréparable. Rien, rien de rien, Henriette n’avait rien trouvé et depuis je suis le seul humain à pénétrer dans son antre. Peut-être que finalement, mis à part Laure-Hélène, Henriette est ma seule amie.
10. Une fois amadouée, la légiste accepte de vous parler du cadavre, et ça vous arrange bien parce que comme tous les médecins, elle a une écriture à s’arracher les yeux. Après un laïus interminable sur le fait que les morts sont bien plus sympas que les vivants, on en arrive enfin à ce qui vous intéresse : un détail particulier du cadavre, peut-être un nouvel indice ! Qu’est-ce que c’est ?
A peine entré « Le rasoir retrouvé sur la scène crime a servi entre autre à épiler le vagin de la morte » me dit-elle sans un bonjour ! « Euh bonjour Henriette ». « Ah et puis, ton assassin s’est coupé le con. Vla, mon rapport tout est écrit » ! « Henriette, non, non, lis le moi steuplé » ?! « Comme je te disais, ton gars-là, il s’est coupé mais avant il a eu le temps de jouer avec sa victime, je te passe sur les détails » « Oui, oui je lirai ton rapport ». « Je disais que l’enfant de salaud qui a fait mumuse avec cette jolie jeune femme est gaucher et doit avoir un physique de rugbyman par rapport à la profondeur des plaies. Je dirais 135 kg et il est blond, j’ai trouvé un cheveu relativement long dans le pli de l’aine de la victime. »
11. Pour plus de renseignements, vous allez parler à la personne la plus proche de la victime. Sont-ce ses yeux asymétriques, son rire déconcertant ou son goût vestimentaire déplorable, vous n’en savez rien mais vous ressentez une lourde tension sexuelle entre vous. Concentrez-vous et dites-nous qui est cette personne.
Malgré mes doutes sur cette enquête, un bordel d’enfants dans un immeuble du centre-ville, je décide d’interroger une amie de la victime. Elle est petite, brune, les yeux bleus et porte une salopette à fleurs. Elle connait la victime depuis 4 ans, depuis le début de leurs études de psycho et vivent en coloc dans cet appart depuis 1 an. Le hic est qu’elle est sourde alors forcément les cris de l’appartement du dessus, elle ne les a pas entendus quand bien même sa coloc lui en « parlait ».
12. Grâce à cet interrogatoire des plus agréa… euh utiles, vous avez obtenu l’adresse du pire ennemi de la victime. Une sombre histoire séculaire les opposait, une affaire d’honneur, un malheur tragique. Racontez-nous ça.
Tout ce que sait cette adorable jeune fille c’est que le proprio de l’immeuble voulait les virer avant la fin de leur bail en juin sous prétexte que sa nièce étudiante venait faire ses études. Hum, hum, à creuser ça.
13. Etonnamment, cet ennemi qui a une collection d’armes lourdes, écoute du heavy metal, adore jouer aux jeux vidéo et adore faire des dessins très perturbants n’est pas le coupable. Les reportages de France 2 et BFMTV nous mentiraient donc ? Bref, il a le Sacro-Saint Alibi : que faisait-il au moment du meurtre ?
Donc ce salopard ce proprio richissime qui louait des apparts dans toute la ville ne peut être le coupable. Il était à une conférence sur les jeux vidéos porno-gore des années 80 et comme c’est le président de cette asso, très exactement 248 membres l’ont vu déblatérer présenter le bilan de l’AG de la « sexgor game ». 248 personnes qui mentent ? Ok, c’est pas lui l’assassin.
14. La piste se refroidit. En tant que flic déchu, triste et sombre comme un mois sans salaire, vous disposez bien sûr de contacts peu recommandables dans le monde des bas-fonds. Qui est votre indic ?
Retour à la case départ. Je me décide à passer voir Frédy le bon tuyau. Dans la vie, il est plombier et connait tous les tuyaux des dessous de la ville. Forcément qu’un bordel de mineurs, ça lui parle. Il pense savoir qui en détient les rênes. Peut-être devrais-je me pencher sur les agissements du commissaire ? me glisse-t-il à sa manière fuyante
15. Enorme et tellement accro aux beignets qu’il lui en reste un collé entre ses 3e et 4e mentons, votre chef arrive d’un pas léger dans votre placard et vous ordonne poliment mais pas trop de cesser votre « enquête à la con ». Mais c’est bon signe ! Votre affaire dérange en haut lieu ! Précisez-nous le haut lieu en question et pourquoi.
Tiens, le commissaire et ses beignets bien gras qui entrent dans mon bureau, enfin mon placard à balais. J’ignorais qu’il savait où il se trouvait. Surtout après les confidences de Frédy le bon tuyau, je me méfie de la présence du chef qui veut se la jouer ami-ami. « Nan laissez tomber, on va refiler cette enquête à la financière » « Bien chef, je comprends ». Ok, je vois plutôt que cette affaire dérange. Et si elle dérange le commissaire, elle dérange aussi son frère qui n’est autre que le maire de la ville. Quelle meilleure façon de garder dans cette petite ville du beau monde en leur offrant des enfants bien souvent issus d’une communauté étrangère donc pauvre. Il suffit de promettre un appart aux parents en échange de l’enfant et ceux qui refusent repartent illico dans leur pays d’origine. Oh ça va, dans tous les cas, l’espérance de vie moyenne de ces mômes, c’est quoi, 12 ans ? Alors qu’ils meurent de faim chez eux ou comme produits de consommation sexuelle chez nous, quelle est la différence ?
16. Vos indices combinés ne semblent être que de vulgaires coïncidences, mais après avoir exploré les archives de la police (deux pauvres cartons poussiéreux) et un petit tour sur Wikipedia, vous commencez à y voir plus clair. Et soudain, c’est l’illumination ! Qu’avez-vous compris ?
Récapitulons, nous avons :
une plainte pour tapage nocturne
un appartement vidé en moins de 24h
le crime odieux de la plaignante
un réseau de pédophiles disparu
un criminel en fuite blond de 135 kg
un témoin adorable mais malheureusement sourd (c’est fou comme on se comprend bien avec les mains)
En cherchant bien, je finis par trouver que le fameux rugbyman n’est autre que le capitaine de l’équipe locale. Moi le sport d’équipe bof, mais je décide quand même d’aller voir un match. Une fois les 30 gaillards sur le terrain, je repère mon coupable immédiatement. A la fin du match, toutes les huiles de la ville se réunissent au club house. Il y a le maire, son frère, le proprio des appartements amateur de jeux vidéos, deux avocats véreux, la proviseure du collège, la directrice de l’école maternelle et celle de l’école primaire. Putain mais comment des femmes peuvent participer à ça ? Bon sang mais c’est bien sûr, les gamins, ce sont elles qui les dénichent. Comment ces gens-là, ces femmes-là, peuvent se regarder en face le matin devant leur miroir ?
17. Fausse piste, vous êtes décidément un abruti de première catégorie. Votre prétendue bonne idée vous a mené dans un guet-apens, votre coéquipière est morte dans vos bras. Quelles étaient ses déchirantes dernières paroles ?
Putain de merde, le rugbyman a un frère jumeau. Putain, le rugbyman est donc clean, curieusement, le second frérot beaucoup moins. Je me suis renseigné, ce gars bosse à la cantine de l’école maternelle. Laure-Hélène et moi allons donc le cuisiner. Il devait nous sentir arriver car il a tiré direct en nous voyant, ce qui déjà est suspect mais quand je vis qu’il avait fait mouche dans ma coéquipière, je vis rouge. Mais je ne pouvais pas laisser LH comme ça mourante et d’ailleurs juste avant de mourir, elle me dit ces derniers mots « va chez ma vieille et demande à regarder dans le secrétaire de son bureau, le tiroir en haut à … »
18. La culpabilité vous accable (m’enfin faut pas exagérer, c’était pas comme si elle servait à autre chose dans le scénario), on ne rigole plus, ça va chier des cigares cubains. Votre flingue en poche, vous vous préparez à leur faire une guerre comme ils n’en ont jamais vu. Devant le repaire des méchants, deux solutions s’offrent à vous : discrète et létale ou bourrine et mortelle. Laquelle vous choisissez ?
Tiens, je l’avais oublié la sous-préfète ! Bien évidemment qu’elle est dans le coup. Je me rends chez elle afin de lui présenter mes plus plates condoléances et tenter de fouiller le tiroir en haut à droite ou à gauche peut-être. J’entre dans le repaire du loup, j’avise discrètement le secrétaire et accessoirement le cuistot de la cantoche, assassin de la fille de la sous-préfète. Le sait-elle ou finalement son bizness est-il le plus important ? Je demande à m’entretenir seul à seule avec la sous-préfète et lui balance tout de go que blondinet est le tueur de sa fille unique. Calmement, elle prend une arme dans un tiroir du secrétaire qu’elle laisse ouvert et se tire une balle dans la bouche. Je n’ai que quelques secondes pour prendre l’enveloppe que je glisse sous ma veste avant que le gros balèze arrive. Moi, j’appelle la police et je l’attends de pied ferme tout en évitant la mare de sang qui se forme au pied du corps de Madame de la Cricq.
19. Plot twist, vous découvrez qui est le véritable instigateur de toute cette sombre machination. Dévoilez-nous son identité et son plan machiavélique.
Une fois dans mon placard, j’ouvre l’enveloppe et je découvre le fin mot de l’histoire. Madame de la Cricq avait tout consigné et s’il lui arrivait malheur, ce même document serait immédiatement remis dans les mains du Ministre de l’Intérieur. L’affaire fit grand scandale, le président de la région était à la tête de ce réseau de pédophiles. Une trentaine de personnes furent arrêtées et condamnées. Tout le gratin de la région, en fait. Les enfants de ces multiples bordels furent rendus à leurs parents et eurent droit à une psychothérapie. Ces mômes ont pu oublier certainement pas, mais aller de l’avant oui et pour la plupart ils ont pu s’en sortir
20. Vous avez réussi cette affaire, votre blason est redoré mais vous êtes toujours en dépression, régler ses problèmes personnels avec une enquête ça n’existe que dans la fiction. Torché au bar, repentant à la porte de votre ex, blasé aux Maldives, Comment allez-vous finir votre traversée du désert ?
Moi, je suis devenu commissaire. J’ai un grand bureau avec trois fenêtres et une assistante mais je m’emmerde. LH me manque tant. Je vis une magnifique histoire avec mon témoin sourd, elle s’appelle Coralie. Même mon chat l’adore, il ne pisse plus et il me laisse enfin lui gratouiller le menton. Nénmoins, je dois me laver la tête, oublier toute cette histoire. Je me décide de partir faire le Tour de France à mon rythme … Dans trois semaines, je serai un nouvel homme prêt à commencer une nouvelle vie avec Coralie
Salutations les gens, j’espère que vous allez bien ! Mais que vois-je ? Un nouveau questionnaire façon jeu de rôle, un tag « Si vous étiez » qui vient d’apparaître sur le blog ! Ouep, le dernier date de plus d’un an et demi, faut dire que j’ai été pas mal occupée ^^’ Mais le voilà, il est beau, il est frais, et on rappelle tout de suite le concept !
Le principe est toujours le même : je vous pose 20 questions pour vous mettre dans la peau du personnage que vous inventerez, un peu à la manière d’un jeu de rôle. Vous pouvez y répondre en restant vous-même ou pas, mais l’idéal c’est encore d’être aussi inventif et créatif que possible ! Vos réponses ne sont pas obligées de tenir compte de la réalité ou des lois physiques 😉
C’est donc le 5e tag de la série, les premiers vous avaient beaucoup plu donc faisons une ovation aux personnes qui ont répondu aux précédentes sessions ^^ Marion nous a régalés avec sa bibliothèque idéale, Benjamin a été un lecteur fantabuleux, Anne-Cécile nous a fait pleurer de rire en se glissant dans la peau d’une héroïne de comédie romantique, Luc a chassé les fantômes de son manoir hanté avec un panache digne des plus grands. N’hésitez pas à aller les lire, et à reprendre les questions si l’aventure vous tente 🙂
Mais pour aujourd’hui, je vous demande un tonnerre d’applaudissements pour… Mélanie ! Explosif et délicat mélange de savoir littéraire et de force brute, vous ne voulez pas la mettre en colère. Vous ne voulez vraiment pas. Et si par malheur cela vous arrive… disons que vous auriez plus de chances de vous en sortir face à un troupeau de taureaux furieux en pleine charge. Faites vos prières et réalisez qu’elles ne vous sauverons pas, car Mélanie aime boire le sang de ses ennemis dans leur crâ. Vous subirez moult tortures et humiliations avant la douce délivrance de la mort. Cruelle et sans pitié, franche comme un poing dans la gueule et ne manquant pas de venin pour plus de sadisme, tremblez pauvres humains devant Mélanie la Terrible. Vous pleurez mes p’tits roudoudous ? Rien à secouer, alors baissez la tête, serrez les fesses et pensez à des petits poneys mignons…
Votre maison d’édition est désormais montée, elle est belle, flambant neuve, elle a nécessité quelques emprunts à des gens peu recommandables et un p’tit pacte avec le Diable mais qu’importe ! Comment l’avez-vous appelée ?
Ma belle et grosse (comme mon appendice) maison d’édition, étant contrôlée par le Diable, s’appelle The Devil’s Eye. Pourquoi l’œil ? Eh bien, à moins bien sûr d’être aveugle, comment lisez-vous, vous ? (Vous avez 4 heures)
En bon éditeur passionné, vous avez à coeur de défendre vos couleurs, d’inonder le marché pour répandre la bonne parole, de devenir le nouveau pape de ce genre littéraire que vous adulez et dont personne n’a jamais entendu parler : en clair, quelle sera votre ligne éditoriale ?
Ce qu’il faut vraiment c’est que tous les ouvrages que je publie parlent de….Moi. Simplement Moi, mes bons côtés, mes mauvais, des entretiens avec Moi, des lettres de Moi, un peu comme le professeur Lockhart dans Harry Potter au final.
Petit à petit et parce que les gens qui écrivent, ça n’est pas ça qui manque, les manuscrits affluent. Il va vous falloir une méthode de tri drastique, aussi cruelle qu’impitoyable pour choisir vos premières publications, les poulains qui porteront votre écurie ! Quels sont vos critères ?
Oh bah, je propose un shifumi russe pour départager les winners que JE vais éditer des losers qui devront toquer à la porte de France Loisirs ! Note de l’auteure du blog : Les règles du shifumi russe pour les ignorants ! Si vous perdez face aux ciseaux, une pichenette sur le nez. Si vous perdez face au poing, un coup sur le bras. Si vous perdez face à la feuille, une bonne baffe ! En une à trois manches 🙂
Vos trois finalistes sont là, les manuscrits bien alignés devant vous. Vous vous souvenez encore du moment où vous les avez sortis du lot pour les choisir : ce fut très dur, de nombreuses larmes ont coulé, la douleur était grande, et encore, ça c’est uniquement parce que vous avez réussi à vous couper avec le papier des enveloppes. Qui sont leurs auteur(e)s et quels sont leurs titres ?
Alors, le premier à se faire remarquer dans la compétition était Julien du Préfou avec son splendide manuscrit de La Princesse de Chèvre ; la deuxième et non des moindres, Emma Fabulaire avec Madame Arsenic, et enfin mon chouchou, Victor Nigaud avec 98 ou la Victoire des Bleus.
Parce qu’aucune oeuvre n’est parfaite et parce que vous pouvez être un(e) grand(e) malade perfectionniste quand on vous titille, ces manuscrits ont besoin d’être retravaillés. Editeur conciliant ou tyrannique, allez-vous dorloter vos auteurs ? Ou leur faire vivre un enfer digne du goulag et de la coupure de papier entre les doigts pour leur faire écrire la meilleure version de leur roman ?
Il ne me faut que ce qu’il a de meilleur. Je pensais leur faire vivre leur livre sous forme de pièce de théâtre, seulement ce qui se passe dans leur livre se passera pour eux dans la vraie vie. Ainsi, iels verront un peu ce que c’est D’ÉCRIRE DE LA MERDE SI ÇA EN EST !!! … pardon, je disais donc, afin qu’iels dévoilent tout leur potentiel, iels vivront leur livre en même temps qu’iels l’écrivent. C’est scénariste que j’aurais dû choisir comme métier.
Ca y est, les trois romans sont enfin prêts et surtout, par-faits…. Enfin disons qu’ils sont potables. Mais les lecteurs doivent en rester baba et crier à la 8e merveille du monde, alors au travail, il est temps de faire leur publicité ! Affiches, réseaux sociaux, menaces de mort, comment allez-vous assurer la promotion de ces futurs chefs d’oeuvre ?
J’avoue, les menaces de mort semblent tentantes, mais non. Il faut appâter le client, le faire venir par des plaisirs détournés, exercer le pouvoir de Lucifer et savoir ce qu’iels veulent plus que tout au monde ! Le contrôle mental. Bien sûr, si ce n’est pas suffisant, les menaces de mort, voire la torture sont hautement recommandées.
Les lecteurs c’est bien, les libraires, c’est indispensable. Seulement voilà, au prétexte étrange et révoltant qu’ils ne vous connaissent pas et que votre genre favori n’intéresse que 0,3% de la population, tout le monde vous claque la porte au nez ! Encore une fois, il va falloir utiliser les grands moyens : convaincre ces béotiens ou leur damer le pion en vous passant de leurs services, que choisissez-vous ?
Ahahahahaha, ces gueux qui a besoin d’eux ? Nous sommes éditeurs ET libraires, pas besoin de leur soit disant « service », iels sont aussi utiles qu’un liseur électronique Kindle.
A quelques jours de la parution, rien ne va plus, les angoisses vous rongent : peur de ne pas rencontrer le succès, auteurs qui vous communiquent leurs névroses, fichus blogueurs qui réclament des service presse, coliques de votre chat, tache de fraise sur votre cravate. Quelle est votre technique pour vous détendre ?
Je précise, les fraises était molles, ma cravate était laide, et non mon chat n’a pas la colique, il est juste un peu en surpoids ! Vous ne voyez pas le rapport ? Moi non plus. Me détendre ? Pourquoi vous me trouvez énervée ? Stressée peut être ? JE vais TRÈS bien, je ne vois pas du tout de quoi vous parlez.
Catastrophe, l’imprimeur a fait une erreur de typographie et toute la production est corrompue : les R sont devenus des B, les A des Y, et les M sont en rose… ce qui est assez improbable car il n’y avait pourtant que de l’encre noire. A vous de décider : ça passe ou pas ?
AAAAA MOOOOOOOOOOOORRRRRRRRRRTTTTTT !!! SORTEZ LE BÛCHER ! PLUS VITE QUE ÇA !
Joie, bonheur, petit beurre, vos romans sont de véritables best-sellers ! Comment allez-vous fêter ça ?
4h du mat dans la boîte de nuit « Great Devil », Enfer Yoooooohooooouuuuu, ressers-moi une voodkaaaaa !!! J’adore ce soooooooooooonnnn !!!!
Grisé par son succès, l’un de vos auteurs tente d’aller chez la concurrence. « Meilleur droits d’auteur », « éditeur plus compréhensif », « absence de coups de fouet », bref. Allez-vous ramener le mouton dissident à la bergerie et si oui, par quels moyens ?
Tu vois Julien, il y a deux choses que je déteste dans la vie: les gens comme toi qui ruinent leurs chances en me trahissant, et le fait qu’on va devoir annoncer ton suicide à ta mère.
Vos bouquins s’arrachent comme des petits pains, vous décidez de jouer le tout pour le tout avec des éditions collector, tellement belles et originales que les gens cracheront des arc-en-ciels rien qu’en les voyant et qu’elles provoqueront des cohues en librairie encore pire que celles pour la promo sur le Nutella : décrivez-nous ces merveilles !
Plats de velours ornementés de fleurons dorés au dos, ainsi que des caissons et autres filets. Des contre-plats jaspés. De nombreuses planches d’illustrations en couleurs et en noir et blanc ainsi que des figures colorées dans le texte. Le tout dans un sous-emboîtage serti de diamants.
Pour mieux financer tout ça (car oui, vos ventes ont servi à rembourser vos usuriers, excepté celui qui réclame des âmes humaines mais on verra plus tard), vous décidez de vous lancer dans le financement participatif : quels petits goodies vous vont servir à ferrer les lecteurs ?
Nous proposons dès à présent le fouet à l’effigie de notre maison d’édition. Des massages à l’huile de friture chaude sont aussi disponibles dans tous nos instituts. Et y a pas longtemps on a lancé une campagne sur des sites pornos pour proposer nos services d’escorts aux lecteurs qui le souhaitent (ça s’appelle « Fuck a Demon » pour les curieu.x.ses).
Pour répondre à la demande qui ne cesse d’augmenter, tant de la part des lecteurs que des aspirants auteurs qui se pendent littéralement à votre boîte aux lettres, et parce que vous avez un prodigieux poil dans la main, vous embauchez un stagiaire en lui faisant miroiter tous les avantages mirobolants de sa condition d’escl… euh de soutien irremplaçable. Décrivez-nous un peu le personnage et les tâches qui lui sont attribuées.
Bon, Michel, je vais pas passer par quatre chemins, je l’ai pris parce que c’est mon neveu et sa mère me l’a demandé. Mais enfin… il est bien… cool… enfin peut être trop cool… du coup je lui demande de surveiller les presses parce que c’est la seule chose pour laquelle il est bon. Il faut rien faire c’est pour ça. Il est très doué… à….ne rien faire…
Bien ! Il est temps de passer aux prochaines publications. Vous avez sous la main de nouveaux auteurs, mais il faut aussi capitaliser sur le succès des premiers… qui sont tous en panne d’inspiration. La page blanche, la nappe immaculée, le désert de l’Antarctique, rien, nada, que dalle. Comment allez-vous y remédier ?
Oh, iels s’en remettront, le décès d’un proche provoque toujours l’inspiration chez les artistes.
Et soudain, c’est le drame : les ventes s’effondrent, le chiffre de votre compte en banque fond comme un bonhomme de neige dans le Sahara, vos innombrables invendus s’entassent et s’empilent. Cale-porte, nourriture vegan et sans gluten, armes de frappe, vous avez beau vanter ces nombreuses utilités insoupçonnées de vos livres, personne n’en veut. Tout allait si bien, comment diable en êtes-vous arrivé là ?!
Alors, on a peut-être fait une petite boulette avec les sites pornos. C’était pas une bonne idée, des humain.e.s… des démon.e.s… la force n’est pas la même ! Certes, on a pu rembourser la moitié du prêt remboursable uniquement en âmes, mais bon… c’est pas la meilleure des publicités…
Heureusement, la lumière au bout du tunnel : vos romans sont réclamés par-delà les frontières ! Il vous faut un traducteur expérimenté, motivé, et surtout, pas cher. En gros, ce sera le stagiaire avec Google Translate. Quelle heureuse contrée aura le bonheur de recevoir vos lumières littéraires et qui est votre promoteur inespéré ?
On voulait toucher en premier l’Olympe, le problème c’est que la poste ne fait toujours pas les livraisons hors terre ! Donc on s’est rabattus sur les États-Unis, jusqu’à ce que le Mondial Relay de Fleury-Merogis réouvre, le temps que les prisonn… les employés guérissent de l’épidémie.
La gloire à l’étranger vous apporte le cinéma sur un plateau ! Le budget sera modeste, cela va de soi, mais vous comptez bien immortaliser l’oeuvre avec une ou deux têtes d’affiche qui claquent, quitte à les démarcher vous-même : quels acteurs allez-vous supplier, à qui allez vous lécher les bottes et promettre la lune pour les avoir 10 secondes dans votre nanar… enfin je veux dire votre chef d’oeuvre du 7e art ?
Alors tout de suite c’est Pierre Niney et Guillaume Canet qui me viennent à l’esprit ! Après, pour apporter une fougue à l’ouvrage, il me faudrait Thomas Goldberg ! Nathalie Portman et Scarlett Johanson sont en contrat avec moi donc si elles ne veulent pas mourir… euh, je veux dire que ce sont des amies très chères (trop chères) qui vont accepter de me rendre ce service à coup sûr!
Vous osiez à peine y croire, mais si, c’est bien vrai. En dépit de tout bon sens et bon goût, l’un de vos auteur a décroché un prestigieux prix littéraire. Fier comme un patron d’écurie qui a mis au monde lui-même le nouvel Usain Bolt chevalin, vous coachez et bichonnez votre poulain jusqu’à la remise de la récompense. Racontez-nous cette journée mémorable.
Je l’ai trainé dans un barathon géant en Enfer ! Notre boisson en ce moment c’est de la sangria frappée, faite avec le sang des nouveaux.elles venu.e.s tous les jours ! Il était tellement défoncé qu’il a vomi dans la voiture de Lucifer, oh le bordel, j’te raconte pas ! Ensuite, on a torturé des violeurs d’enfants, c’est trooooooop l’éclate ! Enfin bref, le problème c’est qu’on s’amusait tellement qu’on n’a pas vu qu’il était parti un peu loin et il s’est légèrement fait bouffer par un démon… MAIS ce qui est cool c’est ça sera ça tous les jours maintenant ! Mais du coup plus de livres, il est coincé en Enfer.
Et voilà ! C’était la maison d’édition de Mélanie, j’espère que ça vous a plu ^^ Mais si vous voulez créer la vôtre, n’hésitez pas à reprendre le tag et à m’envoyer le lien vers vos réponses, je les lirai avec plaisir 🙂
Bien le bonjour bande de gens, j’espère que vous allez bien ! On se retrouve pour une nouvelle traduction de creepypasta, j’espère qu’elle vous plaira 🙂 Comme toujours, je l’ai découverte sur la chaîne Youtube de Madame Macabre, que je vous recommande absolument si vous comprenez un peu l’anglais ^^ Il s’agit d’une histoire écrite par Dylan Charles en 2020, disponible sur le site creepypasta.com ; je vous encourage aussi à visiter le site personnel de l’auteur, ses livres publiés sont disponibles sur Amazon !
Il ne reste plus beaucoup de monde pour se souvenir de l’Homme qui chante et danse. Le temps a rattrapé ceux qui ont survécu à cette longue nuit, et je suis sûr qu’ils ont accueilli la mort de bon gré. La vie devient étrange après une nuit pareille. Ceux qui sont encore en vie – Bill Parker, Sarah Carter et Sam Tannen – n’en parlent pas. Sam a eu de la chance. Son cerveau a commencé à se transformer en porridge il y a quelques années et maintenant il a des problèmes rien que pour comprendre comment enfiler son pantalon. Il a été soulagé en avance de ses souvenirs. Il ne se réveille pas nuit après nuit ; la musique toujours en train de jouer dans ses oreilles, les larmes en train de sécher sur ses joues.
L’Homme qui chante et danse est venu à Belle Carne sans faire de bruits, à l’automne 1956. Je venais de quitter le lycée et je travaillais comme employé au Handy’s Hardware. J’étais là l’après-midi où Sarah Carter a presque défoncé la porte, faisant valser la clochette. « Georges, il faut que tu voies ce qui a été installé dans le kiosque ! Il y a cette tente énorme et ce type qui se tient devant en criant comme un amuseur de carnaval ! » Sarah était essoufflée et venait visiblement de courir depuis le parc en passant par Main Street. Ses cheveux étaient ébouriffés dans tous les sens, une mèche collée sur le bout de son nez. Elle souffla dessus pour la dégager, attendant ma réaction. Avec Sarah, j’avais toujours un train de retard. Cette fille avait de l’énergie à revendre à l’époque, et en quantité illimitée. J’arrêtai de ranger les étagères et dis : « Il n’y avait rien quand je suis passé ce matin. Quand est-ce que ça a été installé ? » Elle haussa les épaules dans un mouvement rapide. « Aucune idée, mais c’est là, et il faut que tu voies ce gars. Il est mis sur son 31 de la tête aux pieds, et pour donner de la voix, il donne de la voix ! » J’y réfléchis et regardai l’horloge. Il était presque cinq heure, j’allai bientôt quitter le travail de toute façon. « Très bien, allons voir ça. »
Sarah sourit d’une oreille à l’autre et disparut. Je n’avais aucun doute sur le fait qu’elle était allée tout raconter aux autres membres de la bande, ceux qui étaient toujours en ville du moins. La plupart d’entre nous s’étaient éparpillés aux quatre coins après la remise de diplôme. Seule une poignée était restée ici et était prête à voir le spectacle. Je marchai jusqu’au kiosque sans attendre les autres. A tous les coups, Sarah nous y attendait déjà. Je retrouvai Bill devant l’épicerie où il travaillait. « George, mais de quoi est-ce qu’elle parle Sarah ? Elle s’est ruée dedans puis dehors avant que je puisse lui demander quoi que ce soit. » Bill était un type imposant, le plus grand (et le plus lourd) de notre classe ; j’ai failli avoir un fou rire la première fois que je l’ai vu avec sa petite casquette d’employé en papier « McClearly fait son soda ». Bill n’aime pas vraiment qu’on se moque de lui cependant, et une fois mon oeil au beurre noir guéri, j’ai fait en sorte de ne plus jamais me moquer de lui. C’est un chic type en dehors de son mauvais caractère. Il était le meilleur joueur de l’équipe scolaire de basket, mais aussi le seul à s’être fait viré en pleine partie. Il avait envoyé planer un autre joueur sur la moitié du terrain, un joueur de son équipe. Bill avait dit que le type lui avait mis un coup de coude dans le ventre. C’était forcément un accident : personne n’aurait fait ça volontairement.
Nous avons tous les deux marcher le long de la rue, Bill fumant une cigarette. Une habitude qui le rattrapa lorsqu’ils durent enlever son poumon droit. A la fin de Main Street, nous avons traversé Buchanan et sommes entrés dans le parc. Normalement, à ce stade, nous aurions dû voir le kiosque, perché sur une colline près du centre du parc. Pendant l’été, on y jouait des concerts : des représentations de la fanfare de l’école, un choeur d’église chantant quelques hymnes, ce genre de choses. Un jour, un couple de gamins du lycée avait monté un groupe de rockabilly plutôt sympa, mais un membre du comité du parc a fait passer un décret pour bannir le rock’n’roll du parc. Les petites villes, vous voyez le genre ? Mais maintenant, il y avait cette immense tente d’un jaune fané bloquant le kioque, un peu comme une tente de cirque ou celle que les charlatans qui sentent les esprits aiment à utiliser, dans les moments où il aiment aussi sentir votre porte-feuilles. Il y avait déjà une foule assez importante autour de la tente et alors que Bill et moi nous approchions, nous pouvions entendre le type dont Sarah nous avait parlé. En effet, on aurait dit un amuseur de carnaval. Bill et moi avons accéléré le pas. Nous forçâmes notre chemin à travers la foule, jusqu’à la tente et l’endroit où nous pension que l’homme se trouvait. « Allez tout le monde, c’est pour bientôt, pour très bientôt, nous allons passer une nuit de folie ce soir. Oui Messieurs-Dames, une sacrée nuit de folie ! Nous chanterons, nous danserons, je vous le promets, car l’Homme qui chante et danse tient toujours ses promesses ! » Nous ne pouvions toujours pas le voir, il y avait encore trop de gens qui bloquaient le passage. On aurait dit que toute la ville s’était déplacée pour voir l’Homme qui chante et danse. Bill tira sur ma manche et pointa quelque chose du doigt. Je suivi la direction et restai sans voix. C’était le Révérend Harper, le prêtre baptiste. J’ai vécu une longue vie, mais je n’ai jamais vu un homme capable de cogner une Bible aussi fort que lui. Harper prêchait contre les maux des péchés – péché de boisson, péché de fumer des joints, péché de fumer du tabac, péché de mensonge, et, en particulier, péché de danser. Et pourtant il était là, faisant la queue pour entrer dans la tente lui aussi, car il n’était clairement pas en train de prêcher. Nous lui avons fait un salut de loin, Bill agitant la main qui tenait sa cigarette, et le vieux baptiste de devenir aussi rouge que la Mer Rouge et de continuer son chemin. Bill et moi avons échangé un sourire et continué de marcher vers l’Homme qui chante et danse.
Enfin, nous avons dépassé la foule, et il était là. Il se tenait sur une vieille caisse plein d’échardes qui semblait prêtre à s’effondrer sous son poids. Sur l’herbe à côté de lui se trouvait un étui à violon noir avec un liseré en or sur les bords. Il avait l’air vieux, encore plus que la caisse, encore plus que la ville. On aurait dit une antiquité. L’homme était tout en angles, genoux, coudes et épaules. Il était grand, dégingandé, son corps bougeant et tressautant au rythme de ses mots. Il portait une veste à rayures rouges et blanches, comme s’il appartenait à un groupe de barbershop. Un chapeau de paille tenait en équilibre sur sa tête, constamment repoussé en avant ou en arrière par ses longs doigts. Des doigts longs et fins, six à chaque main. Je sursautai en le voyant. J’avais lu que certaines personnes étaient nées avec six doigts, mais le lire et le voir étaient deux choses différentes. Ses yeux brillaient d’un éclat bleu, et ses dents étincelaient presque, il n’arrêtait jamais de parler. Ni pour respirer, ni pour répondre aux questions, rien. Il parlait sur le même ton comme si son âme en dépendait. « Bien, bien, bien, nous y sommes presque, nous y sommes presque, oui nous y sommes. Etes-vous prêts à danser ? Etes-vous prêts à chanter ? Car je suis prêt à jouer de mon violon, oui je le suis, oui je le suis. J’ai un violon à mes pieds et je suis prêt à jouer ! Prêt à faire résonner ses cordes, pouvez-vous le croire ? » Il frappait des mains et c’était le plus proche d’une pause qu’il pouvait faire.
Sarah et Sam nous retrouvèrent dans la foule. Sarah me donna un coup de coude et dit : « Qu’est-ce que je vous disais ? On dirait qu’il bosse dans un carnaval et qu’il essaye de nous faire voir la femme à barbe ou quelque chose dans le style. » Sam hocha la tête pour nous saluer, faisant glisser ses lunettes sur son nez et leur donnant une légère tape pour les redresser. Il était aussi grand que Bill, mais n’avait pas son physique d’armoire à glace. C’était l’intello de la bande. Il fallait avoir quelqu’un comme lui sous le coude pour vous dire comment faire les choses, comme démonter la voiture du principal et la remonter dans le gymnase. Non pas que nous l’ayons fait. « Qu’est-ce qu’il vend ? » demanda Sam ? « Un dance j’imagine », dis-je. « Ca coûte combien ? » L’Homme qui chante et danse a dû l’entendre car il dit : « Ca coûte combien, je vous entends demander ? Voyons, ça ne coûte pas le moindre dollar, pas le moindre cent, pas la moindre pièce. Braves gens, ça ne vous coûtera rien, entrez seulement et dansez sur la musique toute la nuit. » Nous nous sommes regardés. C’était une bonne occasion. De la musique gratuite et de l’espace pour danser ? Il n’y avait pas grand chose à faire en ville en ce temps-là, ni même aujourd’hui. C’était presque trop beau pour être vrai.
L’Homme qui chante et danse s’arrêta soudain, un petit miracle à lui tout seul. Il plongea la main dans sa poche, sortit une montre dorée, regarda l’heure et eut un rictus montrant toutes ses dents. Il rempocha la montre et dit : « Braves gens, il est temps de danser alors entrez. Entrez donc tous, car la danse va commencer. » Et là-dessus, il sauta de sa caisse et l’attrapa avec son violon avant de s’engouffrer à travers les pans de la tente.
Sarah, Bill, Sam et moi nous sommes presque fait bousculer par le mouvement de la foule, mais nous fumes les premiers à entrer. Nous nous arrétâmes en ouvrant les pans de la tente, mais nous fûmes vite attirés à l’intérieur. C’était immense à l’intérieur. Il y avait un sol en bois massif sous nos pieds qui ressemblait à du chêne, un chêne très sombre poli jusqu’à avoir l’éclat du miroir. Il y avait des bougies dans des chandeliers tout autour des piquets de la tente, et quand je regardai en haut, je ne pus voir le plafond noyé dans les ténèbres. C’était comme observer le ciel d’une nuit sans étoiles, où la lune n’osait pas montrer son visage. La foule continua à nous pousser à l’intérieur, de plus en plus de gens entraient. Et il n’y avait pas que des jeunes. Nous vîmes Mme Crenshaw, notre prof d’anglais à l’école qui allait sur la cinquantaine ; M. Hopkins, le principal ; le bon vieux Révérend Harper, toujours embarrassé, comme s’il n’avait pas pu s’en empêcher. Il y avait vraiment toute la fichue ville. Bon sang, même le maire était là avec sa femme, en train de discuter avec le chef de la police.
Bientôt, tout le monde fut à l’intérieur et les murmures des discussions étaient presque assourdissants. Il commençait à faire chaud et je me sentais devenir raide et claustrophobe. Nous cherchions tous l’Homme qui chante et danse, pour voir où il était parti. Personne ne leva les yeux, aussi personne ne le vit jusqu’à ce qu’il gratte les cordes de son violon. Il était là, sur le pilier central de la tente, assis sur une petite plateforme en bois, environ six mètres au-dessus du sol. Dieu sait comment il était arrivé là, il n’y avait aucune échelle. Ses pieds pendouillaient au-dessus du bord, il tenait son violon dans une main et l’archet dans l’autre. Tous deux semblaient faits du même bois que le sol et brillaient à la lumière des bougies comme s’ils étaient vivants. Je doutai presque que l’Homme qui chante et danse eût besoin de toucher les cordes. Nous l’avons tous regardé. Il sourit et sauta sur ses pieds alors que la foule retenait son souffle, craignant qu’il ne tombe parmi eux. Et alors il commença à jouer.
Il fit chanter les cordes. Je n’avais jamais entendu quelqu’un jouer comme ça ou même après, et je remercie Dieu pour ça. On aurait dit que l’air tout autour craquait et brillait. Les réserves disparaissaient et l’esprit s’agitait. Vous sentiez l’urgence de bouger jusque dans vos os, ancrée dans la moelle. J’attrapai les mains de Sarah, nous commençâmes à danser sur le sol ; tout le monde suivit le mouvement avec ou sans partenaire. Certains dansaient le foxtrot, d’autres la valse, d’autres encore le twist. Nous avons dansé, bougé, secoué, dansé le jive et le rock’n’roll. Je passai devant le Révérend Harper bougeant ses pieds sur une danse maladroite avec Eloïse Grendel, une vieille grenouille de bénitier catholique. Je vis la femme du maire valsant avec Dan Adams, un de nos pompiers. Je tournoyais avec Sarah sur le parquet, sautant et virevoltant avec les gens autour de nous. Il faisait de plus en plus chaud, je sentis rapidement la sueur des corps bougeant contre d’autres corps. J’étais étourdi mais nous continuâmes à danser ensemble, danser sans nous arrêter. Il me fallut un moment pour m’apercevoir que l’Homme qui chante et danse était également en train de chanter, mais dans une langue inconnue. Il nous observait depuis sa plateforme, jouant encore et encore de son violon. Son archet se levait et s’abaissait, d’avant en arrière et d’un bout à l’autre des cordes. Il jouait comme il parlait. Ni temps morts ni pauses, juste un déluge maniaque d’airs pendant que sa langue articulait des mots qui n’étaient pas de ce monde.
Je secouai ma tête en dansant avec Sarah et m’aperçus que mes jambes fatiguaient. Mes pieds me faisaient mal et mes lombaires commençaient à se crisper. Je vérifiai ma montre et vis que nous dansions depuis une bonne heure. Je secouai ma tête à nouveau, essayant de chasser cette impression de transe qui obscurcissait mon jugement. « Sarah », dis-je en éclaircissant ma gorge. J’émis seulement un murmure. Ma langue semblait lourde et bizarre. « Sarah ». Plus fort cette fois, mais elle ne répondit toujours pas et nous continuâmes à danser. Je la secouai, mais elle ne répondit pas. Je continuai à la secouer jusqu’à comprendre que je le faisais en rythme avec la musique. Alors j’essayai d’arrêter, mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas m’arrêter. Dans le brouillard, je commençais à prendre peur. Je voyais les visages des autres gens maintenant. Je voyais leur terreur. La figure du Révérend Harper était devenue encore plus rouge. La sueur coulait sur son visage, mais il continuait à bouger, faisant virevolter Miss Grendel alors que sa tête pendouillait mollement. Elle s’était évanouie mais ses pieds continuaient de bouger. Nous nous approchâmes de Bill qui dansait avec Susie Watkins, dont je vis les yeux effrayés parcourir la salle, mais Bill remuait sa tête en rythme avec la musique, ses yeux vitreux fixant le vide. L’Homme qui chante et danse riait depuis son perchoir et continuait à jouer, tapant des pieds. Ses yeux brillaient dans l’atmosphère sombre et humide. Ils brillaient de plus en plus, d’une lumière qui se reflétait sur l’archet à chaque mouvement.
J’entendis un cri et tournai la tête pour voir une femme tomber au sol en tenant sa jambe. Elle avait une crampe. Je l’enviais. Elle était obligée de s’arrêter. Elle devait se reposer. Mes propres jambes semblaient faites de bois mort, la douleur dans mon dos avait empiré. Mais alors son partenaire piétina sa cheville et j’entendis le craquement à travers la pièce. Il dansait toujours ; ses yeux vides et dans le vague alors qu’il bougeait. Elle cria encore et essaya de ramper, mais au lieu de cela elle se releva. Elle recommença à danser, portant son poids sur sa cheville brisée encore et encore. Je me retournai, mais je ne pouvais bloquer le son de ses pleurs. La musique continuait.
Je regardai ma montre à nouveau et cela faisait maintenant trois heures. Nous n’avions ni ralenti ni faibli. Nous continuions à la même vitesse que le violon. Le foutu violon. Traînant nos pieds sur le sol. Tant pis pour les ampoules qui nous brûlaient. Tant pis pour les orteils ou les chevilles cassés. Tant pis pour la douleur lancinante dans notre dos qui refusait de partir. Tant pis pour les vieux coeurs et les mauvais genoux. Nous continuions à ce rythme infernal comme un seul homme : une créature d’un seul esprit sautant, tapant, trépignant. Le Révérend Harper finit par mourir. Je vis la chose se produire. Il tenait la toujours évanouie Miss Grendel (dont les pieds bougeaient toujours avec la musique) quand il la laissa tomber et s’écroula au sol. Il se tortilla encore, son pied battant un rythme effréné, puis plus rien. Miss Grendel se releva et continua de danser. Je regardai Harper alors que je dansai, essayant de voir s’il respirait. Il ne respirait plus. Je le jure, il ne respirait plus, et pourtant il se releva. Il était mort, pourtant il se releva et recommença à danser. Il se tourna vers moi et eut le même rictus que l’Homme qui chante et danse. Ses yeux étaient rouges, remplis du sang de ce qui s’était rompu dans son cerveau. Je vis une unique larme rouge rouler sur sa joue. Je fermai les yeux et continuai à bouger.
Harper ne fut pas le dernier. Il n’était probablement pas le premier. Les vieux et les malades furent les premiers à tomber. Peu importe la raison – fatigue, crise cardiaque, hémorragies internes – ils mouraient, se relevaient et continuaient à danser avec un rictus. Je passai devant Lizzie et Sam. Il avait perdu ses lunettes. Ses yeux roulaient dans leurs orbites, terriblement conscients. Je regardai sa jambe et vis le bout d’un os déchirant son jean. Il y avait une piste de sang derrière lui, et alors qu’il tournait une éclaboussure atterrit sur les jambes des personnes autour de lui. Il marchait sur sa jambe cassée, tournoyait sur elle, sautait sur elle au rythme du violon. La nuit passa.
Je me rappelle avoir marché sur quelque chose et comprit que je venais d’écraser la main droite de Mme Dempsey. Elle était étendue sur le dos sur le parquet. Elle avait été piétinée encore et encore. Je pouvais même voir l’empreinte d’une chaussure d’homme sur son estomac. Sa tête avait été creusée et sa poitrine sous sa robe avait l’air enfoncée ; malgré tout, elle essayait encore de se lever et de danser. L’odeur du sang se mélangeait avec celle de la sueur, je ne pouvais plus respirer. L’air était dense, tout autour j’entendais des cris et des pleurs, mais rien qui surpasse le violon ou la chanson de l’Homme qui chante et danse.
Et puis tout s’arrêta. Je dansai encore un pas et m’arrêtai. Je levai les yeux vers la plateforme. Nous le fîmes tous, faisant craquer nos cous vers le haut. Il consultai sa montre de poche. « Très bien braves gens ! C’est tout pour ce soir ! La danse est terminée et le matin est arrivé. Vous pouvez partir si vous pouvez marcher, et vous devriez marcher vite car l’Homme qui chante et danse va s’en aller. Nous restâmes immobiles comme des animaux étourdis, puis nous dirigeâmes vers les pans de la tente. Personne ne courut, car personne ne le pouvait. C’était un miracle que nous puissions marcher. Sarah partit devant, mais je restai derrière. Je me tournai et vis au moins vingt personnes debout. Harper était parmi eux. Ils grimaçaient tous, les yeux vides. Ils se tenaient debout, sans faire le moindre mouvement pour partir. « Pars maintenant, mon ami. L’Homme qui chant et danse a ce qu’il voulait, mais il serait heureux de t’ajouter, toi aussi, si tu tardes et hésites trop longtemps. » Je le regardai et le vis sourire, puis je tournai le dos et quittai la tente. Quand je me retournai à nouveau, elle avait disparu, de même que les gens à l’intérieur.
C’est l’histoire de ce qui s’est passé. Les autres n’en parleront pas ou prétendront que ça n’est jamais arrivé, peu importe la disparition de vingt personnes cette nuit-là, y compris la femme du maire. Ils préfèrent ne pas y penser. Sarah et moi avons amené Sam à l’hôpital du conté voisin, loin des gens qui savaient ce qui s’était passé. Ils ont dû lui couper la jambe. Sam ne dit rien et devint encore plus silencieux après, prenant des jobs bizarres que seul un unijambiste pouvait faire. Il ne bouge plus beaucoup aujourd’hui ; il reste assis sous son porche, une cane contre la cuisse, massant le moignon avec sa main. Il dit que ça l’ennuie lors des nuits froides. Et lors des nuits chaudes. Et des nuits humides. Et des nuits sèches. Bill a rejoint l’armée, assez longtemps pour faire le Vietnam et gagner un tas de médailles. Il revint et s’installa pour boire, beaucoup boire, et si vous voulez le trouver, vous pouvez le faire au bar d’Eddie Dixon. Peu importe à quel point il se soûle, il ne parle pas de cette nuit. Aucun de nous n’a beaucoup vu Sarah après. Elle a réussi à se relever, mais c’est ainsi qu’elle était toujours. Elle est partie à l’université mais, comme Bill, elle est revenue à Belle Carne. Elle enseigne au lycée maintenant et apprend l’anglais aux plus jeunes.
Je suis resté ici, attaché à la boutique d’électronique. Je l’ai gérée pendant un moment, mais aujourd’hui je ne peux plus faire grand chose. Je m’assois avec Sam, discutant quelque fois, mais pas souvent. Si je reste trop tard ou trop longtemps, je verrai ses yeux devenir vitreux derrière ses culs de bouteille et il disparaîtra en lui-même ; je le verrai fredonner une bribe de chanson et les cheveux de ma nuque se dresseront, des frissons parcourront mes bras par vagues. Mes pieds commenceront à taper en rythme sur le bois de la terrasse et un grand sourire se déploiera sur le visage de Sam. Le sourire de l’Homme qui chante et danse.
Bien le bonjour bande de gens, j’espère que vous allez bien ! On se retrouve pour une nouvelle traduction de creepypasta, c’est-à-dire une histoire effrayante ❤ Celle que je vous ai choisi aujourd’hui m’a beaucoup marquée, le sujet est très original et elle m’a scotchée jusqu’à la toute fin ^^ Il s’agit de The Chair (ou « Le fauteuil ») de Collicun Redeia, publiée sur le site creepypasta.com.
Comme toujours, je l’ai découverte grâce à la chaîne de Madame Macabre, que je vous recommande si vous avez quelques bases pour comprendre l’anglais (même pour le réviser ça marche très bien !). Madame Macabre lit et met en scène des creepypastas avec sa voix et des ambiances sonores travaillées, c’est un régal, on s’y croirait ! Elle sait à la perfection faire les intonations des personnages et leur donner vie, je n’ai pour l’instant trouvé aucune autre chaîne où le conteur ou la conteuse est aussi doué(e).
Je n’ai jamais été le moins du monde superstitieux. Aussi loin que je puisse me souvenir, j’ai toujours considéré la vie avec un oeil pratique. J’étais toujours dans le présent, j’appréciais mon pragmatisme et mon sens des réalités, c’était ce que je préférais chez moi.
J’avais une passion pour le design intérieur et les meubles, j’aimais me considérer comme un artiste. Quand je ne travaillais pas, j’étais souvent sur Internet, j’avais mon propre blog. Je postais des photos de ma maison et sa décoration, et quelques unes des travaux et des intérieurs réalisés par mes amis ; nous collaborions souvent sur des projets de maisons, nous étions obsédés par ça.
Un jour, je suis allé au IKEA du coin, pour trouver l’inspiration sur un projet. J’allais souvent à IKEA pour farfouiller, j’aimais me perdre dans les salles et les couloirs sans fin, tous aménagés différemment pour stimuler mon imagination. J’imaginais souvent comment un meuble pourrait rendre chez moi, bien que je n’aie pas assez d’argent et qu’il serait plus économique d’en fabriquer un. Je suis tombé sur quelque chose de très bizarre durant ma dernière visite à IKEA. Ce n’était rien de très clinquant, un fauteuil vintage à haut dossier, avec un cadre en bois et des coussins blancs et moelleux pour l’assise et le dos. C’était étrange, car IKEA ne vendait pas ce type de fauteuils ; et pour ma part j’avais des goûts plus modernes, je n’aurais jamais acheté ou construit de meuble comme ça. J’étais curieux et j’ai décidé d’y regarder de plus près. Il y avait un label, mais rien de très spécifique : on pouvait lire « Le Fauteuil ». Ni logo, ni marque, ni prix, rien à part « Le Fauteuil ».
Ca n’avait pas l’air très confortable, mais j’étais intrigué et j’ai décidé de m’y asseoir tout de même. C’était le fauteuil le plus confortable sur lequel il m’ait été donné de m’asseoir. Je me suis senti m’enfoncer dans le fauteuil, bien que ce soit improbable puisque c’était seulement un simple fauteuil en bois avec des broderies sur les coussins. Je pouvais sentir mon corps être de plus en plus fatigué. Je ne voulais pas m’endormir en plein milieu du magasin, alors j’essayai de me lever. Mon corps ne me laissa pas faire. Mes paupières commençaient à se fermer, je les forçai à rester ouvertes mais en vain. J’appelai à l’aide, mais personne ne répondit. En fait, personne ne semblait me remarquer. Je fis une autre tentative pour extraire mon corps épuisé du fauteuil, mes bras tremblèrent alors que je poussai sur les accoudoirs ; je parvins à soulever mon corps de quelques centimètres, mais la fatigue reprit le dessus et je m’écroulai sur le fauteuil, à bout de souffle.
J’essayai tout ce qu’il était possible pour me tenir éveillé, mais mes yeux commencèrent à se fermer sans même que je le remarque. Je me repris juste à temps, mes yeux se fermèrent pendant une milliseconde, mais quand je les ouvris de nouveau, je vis que les seules personnes dans le magasin étaient les vigiles et les concierges, qui ne me voyaient toujours pas. Je me tournai pour regarder par la fenêtre, et je vis la lune et le parking vide. C’était la nuit, le magasin était fermé.
J’essayai à nouveau de me tirer du fauteuil, mais je ne pus bouger. Je hurlai à plein poumons, mais tout ce qui sortit fut un faible cri. Le concierge qui balayait le sol près de moi aurait dû m’entendre, mais il n’avait aucune conscience de mon existence. Plus je criai, plus je m’épuisai. Et je pouvais sentir mes yeux se refermer, sans que je puisse rien y faire.
Cette fois-ci, il me sembla qu’il s’était écoulé plus longtemps qu’une milliseconde, peut-être une minute ou deux, mais quand je m’éveillai il n’y avait personne. Je regardai autour de moi, tous les meubles avaient disparu à part le fauteuil où je me trouvais, ce n’était plus qu’un grand entrepôt vide. Je regardai par la fenêtre : la lune, le ciel et le parking avaient disparu, c’était le noir complet, comme si les fenêtres avaient été obscurcies. Désormais, je ne pouvais plus crier, je pouvais à peine bouger mes lèvres. Je commençai à sentir une pointe dans le bas de mon dos, mais je ne pouvais rien faire sinon rester assis inconfortablement. Je ne voulais pas fermer les yeux à nouveau.
L’inconfort devint de pire en pire, je sentais la douleur sous mes bras et le long de mon dos, j’avais l’impression que mon tee-shirt était attaché à ma peau. Mes yeux ne voulaient plus se fermer à présent, et la situation devenait de plus en plus insoutenable. Jusqu’à ce que finalement, je glisse à nouveau dans le sommeil.
Je me réveillai pour me rendre compte que tous les lumières s’étaient éteintes, j’avais l’impression d’être observé et je ne pouvais plus tourner la tête. Un frisson courut le long de mon échine et dans tout mon corps. Mon esprit commença à s’affoler, je ne pouvais pas penser de façon rationnelle, la pure terreur était la seule chose qui occupait mon esprit. J’entendis de petits grattements, je vis dans les ténèbres ce qui ressemblait à un homme debout qui me regardait. Qu’est-ce qui m’arrivait ?
La dernière fois que je m’endormis, je ne me rendais même pas compte que je sombrais dans l’inconscience. Mais que je me réveillai, je vis que la structure du IKEA était en train de s’écrouler, les murs et les sols avaient jauni, il y avait de nombreux trous et fissures dans le bâtiment, et à l’extérieur il y avait le soleil qui brillait trois fois plus que la normale ; aucun objet n’était à vendre, mais il y avait quelques caddies renversés et accumulant de la poussière.
Je restai assis dans le fauteuil pendant ce qui sembla des semaines, il n’y avait aucune douleur mais je savais qu’on me torturait, il existe de nombreux types de tourments après tout. Je ne pouvais pas bouger, je ne pouvais pas tourner la tête, j’étais complètement paralysé. La seule chose que je pouvais sentir, c’était les tremblements et la pression qui augmentait. Je voulais m’endormir mais je ne le pouvais pas, je voulais sortir du fauteuil mais je ne le pouvais pas.
Je restai assis, mon esprit tournait à plein régime mais mon corps était immobile, le simple manque de mouvement était déjà une torture en soi, toujours plus d’inconfort et de raideur. Enfin, après ce qui parut des mois, je parvins à tourner légèrement la tête, et me mis à trembler. Je pouvais sentir mon corps devenir encore plus lourd, les pieds en bois de la chaise tremblèrent, commencèrent à se brise, et après trois heures de tressaillements incontrôlables, le fauteuil se brisa.
Mes yeux se fermèrent pendant un instant, et quand je les rouvris, je m’aperçus que j’étais de retour dans le magasin au moment même où je m’étais assis sur le fauteuil. Tout le monde me regardait. Le fauteuil gisait au sol, ses quatre pieds brisés et le dos fendu. Je pouvais bouger de nouveau. Et je pus voir un jeune employé en colère qui s’approchait : « Excusez-moi Monsieur, vous allez devoir payer pour ça », dit-il. « O-oui, bien sûr », bégayai-je. Je regardai de nouveau le panneau, cette fois on pouvait lire « Fauteuil blanc Art Nouveau, fin XXe siècle, 2250 dollars ».
J’allai au comptoir et payai avec ma carte de crédit ; je demandai s’ils pouvaient jeter le fauteuil pour moi, puisqu’il était cassé je n’en avais pas l’usage.
Je m’enfuis du magasin sans me retourner.
J’abandonnai ma voiture, je refusai à tout prix de m’asseoir. Je fis de mon mieux pour trouver une explication à ce que j’avais vécu, c’était trop réaliste pour un rêve, mais une fois que le fauteuil s’était brisé, c’était comme si rien de tout cela n’était arrivé. Je me mis à trembler, et décidai de m’arrêter pour prendre une camomille pour calmer mes nerfs. Je voulais appeler mes amis pour tout leur raconter, mais je savais qu’il ne me croiraient pas. Je connaissais la paralysie du sommeil, j’en recherchai les symptômes et ils correspondaient à ce que j’avais ressenti dans le fauteuil. Mais il n’y avait rien sur Internet pour expliquer les yeux ni les changements du paysage entre les périodes de sommeil.
Je fis remorquer ma voiture, je vivais dans un endroit assez éloigné et j’avais une longue route pour rentrer chez moi. Je commençai à fatiguer. Au moment où j’atteignis mon quartier, il faisait sombre. Je voulais croire que ce n’était pas vrai. Je voulais être logique, mais ce n’était plus possible. Je passai devant la maison de mon ami Simon et décidai de lui rendre visite.
Simon me laissa dormir chez lui pour la nuit ; je lui racontai seulement que ma voiture avait glissé dans un fossé et avait dû être remorquée, et que j’étais trop épuisé pour marcher davantage. Simon me conseilla de m’asseoir, mais je refusai. Il dit qu’il devait faire une course rapide, acheter du bois pour un projet. Je ne voulais pas rester seul, mais je me dis que tout se passerait bien. Je ne m’assis pas une seule fois. Je sortis mon ordinateur et décidai de consulter mon blog, je ne savais pas à quoi je m’attendais mais j’aimais bien vérifier régulièrement.
Je vis un post que je n’avais jamais fait ; c’était une photo du fauteuil, vous savez très bien lequel. Il y avait une légende : « Cet ancien fauteuil français est si confortable que vous ne voudrez jamais le quitter ! Vous y serez si bien que vous en perdrez la notion du temps ! ».
Je me figeai. Je fermai mon ordinateur et décidai d’aller dormir à l’étage dans la chambre des invités. J’étais toujours paranoïaque et terrorisé à l’idée de me reposer, mais je me sentais de plus en plus fatigué, et peut-être qu’un peu de sommeil me ferait du bien. La chambre d’invité n’avait pas de lit, tout ce qu’il y avait c’était un fauteuil vintage à haut dossier, avec une armature en bois et des coussins blancs moelleux sur l’assise et le dos. J’étais trop épuisé pour résister.
Voilà où je suis à présent. Cela fait maintenant 3 jours, bien que le temps soit dur à évaluer. Simon a dû penser que j’étais parti et que j’avais regagné ma maison, puisqu’il est venu dans la chambre plusieurs fois et ne m’a pas remarqué. Je sais que je vais bientôt m’endormir, je sens que je fatigue toujours plus à chaque fois que je presse une touche de mon clavier, mais je dois faire passer mon message. Vous ignorez ce qui peut vous arriver dans la vie, vous ne savez jamais en quoi avoir confiance. Si vous prenez un siège, vous pouvez très bien ne jamais vous relever.