Nouveau dimanche, nouvelle découverte ! Je continue le rendez-vous que j’ai trouvé chez Book & share, et inauguré par le blog Ma Lecturothèque 🙂 Le principe de ce post est de prendre un livre chaque semaine pour vous en citer les premières lignes.
« L’éternité n’améliore pas les imbéciles »
Jedediah Meakham
Mardi 23 juillet 1895, au nord de Londres
Arthur Ruterford était agenouillé au sol et contemplait son œuvre avec circonspection. Les cinq bâtons de dynamite, attachés ensemble et placés dans un petit trou au pied de la paroi rocheuse, lui semblaient tout à coup un peu chiches pour valider son expérience. S’il se référait aux documentations compulsées sur le sujet, cette quantité était suffisante. Il décida donc de la maintenir, malgré son appréhension. De toutes manières, il lui en restait bien assez pour effectuer une nouvelle tentative si celle-ci ne lui apportait pas entière satisfaction.
Arthur déplia son imposante carcasse – il mesurait près de deux mètres – et ramassa la bobine de fil destinée à relier la dynamite au détonateur. L’homme recula ensuite vers la sortie de la galerie tout en déroulant le fil sur son passage puis, éloigné d’une dizaine de mètres de son montage, il s’arrêta. A quelle distance devait-il se tenir, au juste ? Ayant totalement oublié la réponse, Arthur estima qu’il était bien placé et se mit en devoir de connecter les fils. Assis sur un rocher, il inscrivit sur son carnet de notes tous les aspects techniques – quantité de dynamite, angle de positionnement de la charge, distance par rapport à l’engin – puis arma le détonateur. Prêt à relever les résultats de son expérience, il actionna ce dernier.
L’explosion magistrale creusa le sol, fit voler la roche en éclat – causant l’effondrement d’une partie de la galerie – puis l’effet de souffle balaya tout ce qui avait été épargné.
Arthur s’extirpa péniblement de sous les décombres, soulevant pierres et poutres, cracha la poussière avalée par mégarde tout en observant les dégâts alentours. Il ne s’attendait pas à un résultat aussi dévastateur. Merde alors !
