La plus belle couleur du monde

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Bien le bonjour bande de gens, j’espère que vous allez bien ! La rédaction du tome 2 de In Memoriam avance plus que très bien ^^ Je viens d’entamer le 3e carnet manuscrit, et je suis d’autant plus contente des dernières séances d’écriture où j’ai bien carburé. L’objectif 2024, finir le premier jet, est toujours un peu tendu à atteindre, mais si je continue comme ça, ça devrait être pile poil ! Je pourrai peut-être même en profiter pour réaliser une couverture pour le roman, avant d’embrayer sur la réécriture. Je suis donc joie 😀

Nouvelle chronique littéraire ! Cette fois je vous propose de découvrir un roman graphique / manga : La plus belle couleur du monde de Golo Zhao, aka Zhao ZhiCheng, qui a également travaillé sur un autre manga très connu, La Balade de Yaya. Je n’ai pas encore lu celui-ci, mais je compte bien m’y mettre 🙂 Paru en 2021, La plus belle couleur du monde est un one-shot et un sacré pavé, mais qui vaut clairement le détour.

Résumé : Rucheng est en 3e2, c’est la classe avec l’option beaux-arts. À part le dessin et les cartes à collectionner, il n’est intéressé que par une chose : attirer l’attention de Yun. Une élève brillante qui, en plus d’être assez mignonne, maîtrise parfaitement le dessin et les couleurs. Rucheng aime bien Yun. Elle est douce et talentueuse. Mais il se demande parfois s’il ne se passe pas quelque chose entre elle et le beau gosse de la classe, Wen Jun. Il faut dire qu’il a tout pour plaire : il est grand, ses parents sont riches et lui rapportent tous les gadgets dernier cri du Japon, il est bon en sport et il arrive même à se débrouiller en dessin. Tous les trois voudraient d’ailleurs pouvoir entrer à l’Académie des Beaux-Arts l’année prochaine. Les places sont limitées et il faudra redoubler d’efforts. Mais même en se donnant à fond, on ne peut empêcher les coups du sort. La vie est faite d’aléas, de hasard, tout arrive et parfois, le talent et le travail ne suffisent pas pour réaliser ses rêves.
Dans La Plus Belle Couleur du Monde, Golo Zhao dessine et raconte, aidé d’un sens raffiné de la dramaturgie, le quotidien simple et doux-amer d’un jeune garçon chinois des années 1990 qui cherche à comprendre sa place dans le monde. Long et tendre zoom consacré à cette époque si particulière de nos existences, ce roman graphique coloré de près de 600 pages se dévore avec la fraîcheur de l’adolescence qu’il dépeint.

Mon avis :

Les dessins du manga sont vraiment très agréables à regarder, avec des couleurs et un style très doux. L’histoire quant à elle va aborder plusieurs thèmes assez complexes, avec beaucoup de délicatesse et de subtilité : harcèlement, racket, différence de classe sociale et différence de traitement des genres, amours adolescentes, etc. Le contexte va avoir beaucoup d’importance, avec des références à la pop culture et au produits phares des années 90 en Chine. De même, la différence garçon/fille a un impact en Chine, qui va se caractériser par le fait qu’au sein d’une famille, plus d’efforts seront faits pour soutenir les garçons, quitte à pénaliser les filles. Cela aura son importance dans l’intrigue.

J’avoue qu’au début, j’ai eu un peu de mal avec le perso de Rucheng : c’est un jeune garçon assez effacé, et qui a très peu confiance en lui. Du coup, le moindre coup dur (et y en a un paquet, parce que l’adolescence est une période de ***) le conduit à se dévaloriser et à déprimer, ou alors à dénigrer ce qu’il ne parvient pas à atteindre. Fou amoureux de sa camarade Yun, il essaye d’attirer son attention par tous les moyens : d’abord la peinture, mais il n’est pas doué ; ensuite le badminton, mais les équipements sportifs coûtent trop cher ; enfin la musique, mais il n’ose même pas lui demander le nom de la cassette audio qu’elle écoute.
Yun quant à elle semble exceller dans ce qu’elle fait, en particulier dans la peinture : et ce qui va donner son titre au roman graphique est justement le fait que Rucheng peine surtout à rendre les jeux de couleur, en particulier à la lisière entre ombre et lumière. Les cours de peinture rythment une partie de l’histoire, jusqu’à la fin qui a bien failli me faire pleurer comme un bébé !
J’aime énormément le personnage de Yun : toujours patiente avec Rucheng, c’est une fille calme et obéissante, avec un grand talent pour le dessin. Elle s’investit beaucoup dans ce qu’elle fait, et est beaucoup plus mature que le héros.

A côté de Yun, il y a tous les autres personnages qui gravitent autour de Rucheng : ceux qu’il côtoie comme se deux amis, et ceux qu’il admire de loin. Il y a notamment un garçon de sa classe, sportif, brillant et surtout friqué, qui semble tourner autour de Yun ; ce même garçon qui lui montre régulièrement le nouveau gadget ou les nouvelles basket à la mode que son père lui a ramené du Japon. Qui dit garçon populaire dit aussi fille populaire, avec évidemment l’une des filles les plus jolies et les plus adorées de l’établissement, celle avec qui tous les garçons ont envie de sortir. Mais si Rucheng n’est pas intéressé par elle, c’est bien malgré lui qu’il découvre son secret ! Il se pose beaucoup de questions sur tous ceux qui l’entourent, questions qui amènent généralement à des interrogations sur lui-même, sa différence et son propre comportement.
Il faut également rajouter à cela la bande qui rackette régulièrement Rucheng et ses deux amis, en leur prenant tout leur argent de poche sous peine d’un bon tabassage en règle. L’un des amis de Rucheng en particulier est la tête de turc de la bande, car il refuse à chaque fois de donner son argent. Ces passages-là en particulier sont très forts, car pour Rucheng ils représentent au début la peur, la résignation et le reproche (pourquoi est-ce que son ami lutte, c’est stupide et inutile au final), puis le remords et finalement la colère (pourquoi est-ce que lui-même s’écrase, est-ce qu’il ne devrait pas se battre lui aussi). Il va y avoir une vraie évolution du personnage, sur ce plan-là et sur beaucoup d’autres !

C’est un roman graphique avec des thèmes qui peuvent être très sombres, mais on ressent aussi beaucoup de tendresse pour les personnages, des enfants et des ados qui évoluent tout doucement vers l’âge adulte, et se prennent la vie en pleine figure, le bon comme le mauvais. C’est une jolie pépite à lire et un aperçu très intéressant sur la Chine, qui donne bien envie d’en savoir plus 🙂

Une réponse "

  1. Cette couverture est absolument sublime et j’aime le contraste qu’elle donne avec les sujets sombres que le récit semble aborder ! Tu me donnes très envie de tenter 😍

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