Archives de Tag: peinture

Gillespie et moi

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Bien le bonjour bande de gens, j’espère que vous allez bien ^^ Reprise du blog ! Reprise du boulot aussi, après deux semaines de délicieux congés… Je vous dis pas comme ça fait bizarre de revenir au charbon après ça ! J’ai pu bien avancer sur le roman et surtout sur son tome 2, j’ai hâte de pouvoir vous faire lire tout ça ❤ 

Nouvelle chronique littéraire ! Aujourd’hui, je vous propose de découvrir un livre pas encore traduit en français, parce que j’aime embêter mon monde et frimer avec mon anglais 😛 Non, plus sérieusement, je l’ai récupéré par hasard et comme je me débrouille en anglais, j’allais pas me priver 😀 Jane Harris est une auteure anglaise née en 1961, on la connaît en France grâce au roman La Servante Insoumise. Mais Gillespie and I (en bon français, Gillespie et moi) est son deuxième roman le plus connu et le plus apprécié. Pas au point de passer nos frontières, mais espérons que ça puisse se faire bientôt ^^

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La fleur qui me ressemble // Frida // Je suis Camille

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Bien le bonjour bande de gens, j’espère que vous allez bien ! Je vous propose à nouveau un article sur les petites pépites que j’ai trouvées, parmi les albums jeunesse de la bibliothèque où je travaille ^^ Je suis toujours plus fascinée par la créativité des certains de ces ouvrages ; et du coup, je trouve d’autant plus dommage qu’on les réserve aux enfants, qu’une fois adulte on doive s’en détacher à moins de travailler dans le milieu. Bref, lisez des albums 😀

La Fleur qui me ressemble, de Thomas Scotto et Nicolas Lacombe

Résumé : Ce soir, il y aura une foule d’invités.
Il faudra encore être polie et ne pas faire la tête.
Louise préférerait rester seule, seule ou juste avec les fleurs qu’elle aime.
Mais ce soir, une autre fille est là… Mary.
Louise et Mary savent toutes les deux qu’elles devront passer la soirée ensemble. Comme tout le reste, c’est toujours décidé comme ça. Mais tombe cette question inattendue :
— Dis, Louise, tu ne trouves pas ça bizarre que les autres n’entendent pas ce que les murs chantent ?

La soirée qui s’annonçait maussade bascule dans la fête. Louise montre à Mary ses fleurs secrètes cachées derrière sa bibliothèque. Tous ses dessins de vent et d’imagination. Les deux jeunes filles s’emparent des draps du lit et leur donnent vie. Elles dansent, tournent, tournoient, font s’envoler la lumière… La danse de Loïe Fuller est née. Mary et Louise se sont trouvées.

Mon avis : Avec ce bel album j’ai découvert à la fois des illustrations magnifiques, une histoire fabuleuse, et une artiste dont j’ignorais tout. Le livre est un hommage au travail de Loïe Fuller, de son vrai nom Mary Louise Fuller. Incroyablement inventive et créative, elle fut l’une des artistes les plus importantes et les mieux payées du monde du spectacle ; on la connaît surtout pour ses danses fabuleuses, où elle fait tournoie avec des voiles et vêtements d’une amplitude démesurée, évoquant une fleur, un papillon,… Avec l’arrivée de l’éclairage électrique, la lumière joue un grand rôle dans ses représentations. Bref, un album à lire et une belle oeuvre à connaître !

Frida, de Sébastien Pérez et Benjamin Lacombe

Résumé : L’une des plus grandes figures de l’art mexicain du XXe siècle inspire Benjamin Lacombe et Sébastien Perez pour leur nouvelle collaboration. Pour lui rendre hommage, Benjamin Lacombe propose une immersion inédite dans le processus créatif de l’artiste. Une succession de pages découpées et un texte poétique nous entraînent dans les profondeurs de l’âme de Frida Kahlo. À la manière d’un recueil de pensées, le livre explore les thématiques qui sont chères à Frida : l’amour, la mort, la terre, les animaux… Sébastien Perez insère dans son texte des phrases extraites des correspondances de Frida pour restituer de la façon la plus sincère et vraie ce que l’artiste ressentait « par-devers elle et face à elle ».

Mon avis : Sébastien Pérez et Benjamin Lacombe, mes chouchous de toujours ❤ Et comme d’habitude, je me régale avec cette merveille ! Hommage à la grande artiste peintre mexicaine Frida Kahlo, l’objet-livre est tout simplement ma-gni-fique. Pages découpées, progression des illustrations inspirés des tableaux de l’artiste, des couleurs vibrantes et des scènes qui marquent l’esprit. Comment ne pas tomber amoureux ? Le texte est également inspiré des écrits de Frida ; je ne connaissais rien sur elle, ce fut l’occasion d’apprendre et de me passionner pour le personnage. Quelle femme ! Quelle vie ! Et quel livre ❤

Je suis Camille, de Jean-Loup Felicioli

Résumé : L’histoire d’une petite fille née avec un corps de garçon. Un album émouvant et nécessaire.
Cette rentrée est très importante pour Camille. Rejetée par ses anciens camarades d’école qui n’acceptaient pas sa différence, elle espère se faire de nouveaux amis. Heureusement, elle devient rapidement copine avec Zoé, une fille débordant d’énergie. Mais Camille hésite à lui confier son secret…

Mon avis : Un album idéal pour parler aux enfants d’un sujet complexe : l’identité de genre, à ne pas confondre avec l’expression de genre (= comment la personne exprime son genre), et encore moins avec l’orientation sexuelle (= le ou les genres qui nous attirent). Camille est donc une fille trans, c’est-à-dire qu’elle est née garçon, mais se sent fille et veut être désignée comme telle. L’histoire va aborder plusieurs moments délicats pour la jeune fille : son coming out auprès de son amie, les émois amoureux lorsqu’un garçon s’intéresse à elle,… Heureusement, elle est soutenue par ses parents qui comprennent et acceptent le choix de leur fille. Le dessin est très agréable et sert à merveille le récit. A découvrir !

C’est tout pour aujourd’hui, j’espère que les albums vous ont plu et inspirés 🙂 Y en a-t-il un que vous préférez ? Ou un que vous souhaiteriez recommander ? N’hésitez pas à tout me dire en commentaire !

Un peu de poésie endormie : Insomnie (partie n°2)

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Bien le samedi bande de poésies, nouveau bonjour et nouveaux gens ! Aujourd’hui je vous présente une nouvelle poétesse, Marina Tsvétaïéva (1892-1941). D’origine russe, elle a eu une vie assez difficile, en particulier à partir de 1917 et de la Révolution Russe : les années qui ont suivi ce grand bouleversement ont été des années de misère et de famine ; Marina a même accepté d’envoyer une de ses filles à l’orphelinat en espérant qu’elle y serait mieux nourrie – en vain, car la petite y mourra justement de faim… Son mari luttait alors contre le nouveau régime, mais il disparaît. Lorsque Marina le retrouve, elle doit quitter la Russie et le rejoindre dans son exil à Prague. En 1925, la famille s’installe à Paris, mais malheureusement, la poétesse ne parvient pas à trouver sa place dans les cercles constitués par les écrivains russes émigrés. En 1939, elle revient finalement en Russie… au pire moment. Staline et son mouvement se méfient de ceux qui ont vécu longtemps à l’étranger. A partir de là, c’est la descente aux Enfers : son mari est fusillé pour espionnage en 1941, et elle-même se pend peu de temps après, car seule et sans le moindre soutien.

Marina a écrit énormément d’oeuvre, en poésie mais aussi en prose car cette dernière se vendait mieux. Sa poésie, étouffée par le régime de Staline, n’a été redécouverte que dans les années 60. Son oeuvre la plus connue est le cycle Insomnie, et le poème que j’ai choisi est le deuxième de ce cycle ! J’espère qu’il vous plaira, moi j’ai beaucoup aimé ^^

J’aime embrasser
les mains, et j’aime
distribuer des noms,
et aussi ouvrir grand
les portes,
– toutes grandes – sur la nuit sombre !

La tête entre les mains,
écouter un pas lourd
quelque part diminuer,
et le vent balancer
la forêt
en sommeil, sans sommeil.

Ah, nuit !
Quelque part des sources courent,
je glisse vers le sommeil.
Je dors presque.
Quelque part dans la nuit
un homme se noie.

J’adore comme ce poème reprend la routine du soir au moment d’aller se coucher : serrer les mains, les embrasser quand on aime beaucoup la personne, souhaiter la bonne nuit à tout le monde et se plonger dans le noir jusqu’à la chambre. Se mettre au lit, écouter les bruits de la maison et les bruits de dehors, et se sentir lentement glisser dans le sommeil, presque comme une noyade. Le terme peut sembler angoissant c’est vrai, mais le sommeil peut aussi avoir cette dimension angoissante justement : on perd pied, et pendant que nous dormons tout peut arriver dehors. Et pourtant, le poème n’est pas effrayant ni mortellement inquiétant. Le rythme court et entêtant, comme une sorte de va et vient entre un vers et le suivant, pour moi ça reproduit à merveille ce lent effet de torpeur quand on tombe de sommeil ❤

Pour accompagner ce poème, je vous ai choisi deux tableaux parmi les plus connus du peintre Van Gogh ^^ Un peintre que j’aime énormément, et en particulier depuis que j’ai vu l’épisode qui lui était consacré dans la série Doctor Who (incroyablement touchant, je vous le conseille ❤ ). Le premier s’intitule La Nuit étoilée sur le Rhône, et le deuxième plus simplement La Nuit Etoilée. Peints en 1888 et 1889, les deux tableaux sont souvent opposés car ils représentent deux visions très différentes de la nuit, et correspondent à deux périodes de la vie du peintre : lorsqu’il a peint le deuxième, il était interné dans un asile. Le premier est plus tranquille, avec un fleuve qui nous ramène à l’idée de « noyade » du poème, mais les étoiles sont plus faibles à cause des lumières de la ville. Le deuxième oppose la campagne statique (sauf les arbres qui ressemblent presque à des flammes) et le ciel parcouru de nébuleuses lumineuses. C’est celui que je préfère, on le qualifie de « violent » mais pour moi, c’est un mouvement lent comme une berceuse, je n’ai qu’une envie, c’est de me laisser porter 😀

J’espère que le poème et les tableaux vous plaisent, n’hésitez pas à me dire ce qu’ils vous évoquent en commentaire 🙂 Et si la réflexion sur les tableaux de Van Gogh vous intéresse, n’hésitez pas à aller faire un tour sur le blog Impressionnisme et Voyage, il m’a beaucoup aidée 😀