Les hurlements noyés

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Bien le bonjour bande de gens, j’espère que vous allez bien ! Ayé, j’ai enfin ma nouvelle carte SIM pour mon nouveau portable. C’est fou ce qu’on en devient dépendant, même en étant conscient du phénomène. Ne serait-ce que pour se déplacer : je suis incapable de prendre la voiture sans mettre le GPS, à moins de connaître le trajet par cœur, alors sans portable, je vous laisse imaginer la détresse. Et puis il y a cette sensation de vulnérabilité, ne pouvoir contacter personne alors qu’on avait le monde à portée de main. Bref, je vais rajouter une bonne résolution pour 2024 : apprendre à me servir de cartes !

Nouvelle chronique littéraire ! Le hasard du tirage au sort a fait sortir de ma PAL une acquisition récente du Frisson Festival de Reims, consacré à la littérature d’horreur et d’épouvante ❤ Voici le premier tome de la trilogie Stanley n’est pas mort de Malone Silence, Les Hurlements Noyés ; il s’agit d’une auto-édition, le deuxième tome est sorti et le troisième est en cours d’écriture 🙂 N’hésitez pas à jeter un œil au compte Instagram de l’auteur pour suivre son travail, ainsi que ses écrits Wattpad ! Et si ses livres vous intéressent, je vous encourage du même coup à découvrir la librairie Jeunes Pousses qui se spécialise dans les auto-éditions, papier ou numérique 🙂

Résumé : Le monde rend malade. A vingt-huit ans, Stanley Ellington se débat dans un océan de traumatismes. Il sort le nez de l’hôpital psychiatrique sans savoir s’il est prêt à affronter la vie, telle qu’elle l’attend. Au fond de son cerveau se tapissent toujours ses pires ennemies : sa dépression, et ses capacités médiumniques. Ce don qui n’en est pas un, cette malédiction qui suscite fascination, terreur ou envie.
Pour Allison Griggs, cette envie a depuis longtemps tourné à la convoitise. Elle aussi attend Stanley, affûtant ses couteaux dans le secret d’une forêt qui change sans cesse de visage. Et les enjeux du vol des dons de Stanley dépassent largement ces deux âmes, les dernières dont le monde souhaite la rencontre.
C’est l’histoire de gorges qui ont trop crié, de cœurs broyés, de hurlements assourdis et de solitudes qui se fracassent les unes contre les autres. Parfois, de l’espoir qui subsiste, naît une relation bancale embellie par la sincérité. Parfois, il semble que l’empathie et l’humanité aient une chance de l’emporter. Mais au-dehors, l’Apocalypse menace d’éclater, et les chiens ne cessent de hurler.

Mon avis :

La couverture du tome 1 est plus qu’intrigante, d’une couleur rouille sanglante balayée par des vagues bleues surréelles, tandis que des chiens hurlent à la mort. Il en ressort une impression indubitable de souffrance, froide et presque métallique. L’artiste qui l’a réalisée est Meike Hakkaart, je vous laisse ici le lien vers son compte Instagram 🙂 Mention spéciale pour la police d’écriture, adaptée aux lecteurs et lectrices dyslexiques !

J’essaie de faire très attention en utilisant cette expression, mais là je n’aurais pas d’autres mots quand bien même je chercherais : je n’ai jamais lu de roman comme celui-là. Et pourtant j’en ai des lectures à mon actif ! Il y a plus de 1300 post sur ce blog, et encore, ça c’est quand j’ai pensé à faire les chroniques. Je ne sais même pas par où commencer pour vous en parler, mais je tiens à être claire sur une chose : c’est un très bon roman ^^ Malone Silence a une plume envoutante, et une façon de décrire les émotions et les sensations qui vous retourne de l’intérieur, comme si tout était à vif.

Le roman aborde de nombreux sujets sensibles, de la maladie mentale au viol en passant par les sectes. Ce qui m’a beaucoup marquée, c’est que là où d’autres récits vont poser le cadre, décrire l’univers et donner des indications sur où, quand, quoi, Les Hurlements Noyés pose son cadre à partir des émotions des différents personnages. C’est déroutant mais assez logique puisque le personnage principal, Stanley, souffre notamment de dépression et de pensées suicidaires. J’ai l’impression d’assister également à un tour de force, je m’explique : quand j’ai commencé à écrire mon propre roman, j’ai renoncé à écrire à la première personne car j’avais l’impression de virer au pathos permanent, tout en me noyant dans une masse inextricable de sentiments mélodramatiques. Pourtant, avec Les Hurlements Noyés, on est très loin de cette sensation ; les émotions fortes y sont omniprésentes et décrites avec beaucoup de nuances et de complexité, sans qu’on se perde ou qu’on se lasse. Cette complexité, c’est vraiment ça qui est vertigineux. Sans parler de cette souffrance dont on soupçonne à peine l’ampleur et qui donne l’impression d’une agression permanente par tout et par soi-même.

(j’adore ce passage, et là il ne pourrait pas mieux coller 😛 )

Le roman va faire intervenir plusieurs personnages, tous avec leur lot de casseroles. Mais c’est Stanley qui va nous intéresser. Stanley qui vit avec le monde à fleur de nerfs, entre une sévère dépression, un séjour en hôpital psychiatrique qui n’a rien arrangé, et des dons de médium qui lui permettent de voir les fantômes et lire les pensées des gens. Bon, déjà que la dernière capacité doit être un vrai cauchemar, le tout mélangé (et encore je ne l’ai pas décrit de façon exhaustive) ferait passer l’Enfer pour le Paradis. En dépit de son extrême vulnérabilité (ou à cause d’elle ?), Stanley est quelqu’un de profondément gentil et je n’ai pas pu m’empêcher de m’attacher à lui. Malheureusement pour lui, son don est convoité, par un personnage qu’on devinera tout au long de l’intrigue jusqu’à enfin la rencontrer : Allison, à la tête d’une secte qu’elle domine grâce à ses propres pouvoirs. Si blessée, si abîmée, qu’elle a choisi de devenir plus terrible encore que ses bourreaux.
Parmi les autres personnages, il y a Roxanne, la compagne de Stanley et son ancienne psychiatre ; Vicky, une jeune adolescente dont le frère Steph s’est suicidé et est devenu un fantôme. La relation entre Stanley et Steph est vraiment belle et complice car ils sont tous les deux passés par les mêmes épreuves, la mort mise à part. Le personnage de Freddy est très marquant, toxique au possible. Impossible de ne pas se sentir mal à l’aise en lisant les passages qui le concernent, et qui mettent bien en évidence le fait que ces relations-là sont de vrais pièges.

Bref, j’ai fait une chronique assez longue et j’ai l’impression d’avoir à peine effleuré la surface ^^’ Clairement, c’est un roman qui est dur et qui, l’espace de quelques centaines de pages, s’efforce de nous faire comprendre une douleur que l’on ne soupçonne pas et que la plupart d’entre nous auront du mal à appréhender dans toute son ampleur. Le côté fantastique donne une dimension supplémentaire à l’ensemble, et met en évidence ce que j’adore avec les histoires de fantômes : le côté profondément humain des histoires d’épouvante.
Je vous conseille vraiment de découvrir la série si vous avez l’occasion, moi j’ai vraiment hâte de lire le tome 2 et de savoir ce qui va se passer !


Une réponse "

  1. Eh bien, je ne reste clairement pas insensible à tes mots, ça a l’air effectivement très dur, mais ça me fait très envie !

    • Fonce dans ce cas ! J’ai pu découvrir plein d’auto-édités d’épouvante et d’horreur au Frissons Festival, et ça change tout de pouvoir discuter avec les auteur(e)s ❤

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