Juanalberto, maître de l’univers

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Bien le bonjour bande de gens, j’espère que vous allez bien ! Je n’ai eu que trois heures de sommeil la nuit dernière, mes neurones commencent à disjoncter sévère ^^’ Avec Monsieur, nous avons dîné chez des amis et pour une fois, je ne me suis pas écroulée comme une loque pour dormir sur la première surface confortable à proximité. C’est quelque chose qui m’arrive très fréquemment, voire tous les soirs, ou même quand on a des invités ou que nous sommes invités : passé une certaine heure et si je n’arrive pas à m’investir dans ce qui se passe, mes yeux tombent tout seuls de sommeil. Et quand ça arrive, c’est déjà trop tard, plus rien à faire : me passer de l’eau sur le visage, manger un morceau, même me pincer ou me faire mal,… Je m’endors en cinq minutes, montre en main. C’est assez gênant après, mais sur le moment, je m’en fiche, je n’ai qu’une envie : dodo !

Nouvelle chronique littéraire ! Une série de BD que j’ai découverte à la bibliothèque, grâce au conseil d’un bénévole 🙂 Voici Juanalberto, maître de l’univers, du brésilien José Roosevelt ! L’auteur reprend le personnage éponyme qu’il a déjà fait apparaître dans deux autres BD, mais il n’est pas nécessaire de les avoir lues pour comprendre l’intrigue de celle-ci. Cinq tomes sont déjà sortis, et si j’ai bien compris, la série doit être terminée en huit tomes.

Résumé : Dans ce livre, Juanalberto, personnage-clé de « La Table de Vénus » et de « Dessinator », revient sur le devant de la scène, en tant que créateur de tout un Univers. Un univers loin d’être parfait, avec ses peuples dont les intérêts, ne serait-ce que celui de vivre en paix, sont en perpétuel conflit réciproque. Comme tout bon créateur d’univers, Juanalberto essaye d’arranger les choses… mais ce n’est pas simple. D’autant plus que la seule conséquence visible de son intervention est la visite que deux de ses créatures viennent lui faire, dans sa propre dimension.

Mon avis :

Clairement on part sur une série potentiellement WTF, tout du moins visuellement 😀 Et je ne parle pas seulement du fait que le Créateur de l’Univers est ici le rejeton de Canard WC. C’est très surréaliste, avec en particulier des inspirations tirées des tableaux de Dali. En modelant son monde, Juanalberto n’a tenu compte d’aucune loi physique, ou seulement celles qui l’arrangeaient, et certains éléments, en plus d’être farfelus, peuvent être transformés de façon assez incroyable. Les décors partent dans tous les sens, avec des sculptures sans queue ni tête, des objets aux fonctionnalités connues et d’autres plus étranges et totalement inédits.

Quant aux différents peuples, eux aussi valent le détour, mais on se concentrera surtout sur deux d’entre eux. Il y a le peuple des plantes carnivores (assez vite évacué de l’histoire au début), celui des métamorphes où chacun est différent des autres (une vraie leçon sur la différence et l’apparence), celui des Nympho-Naturistes (mélange entre les naturistes et les hippies, en gros) et celui des Inhibiteurs Photoniques (des scientifiques et des fanatiques en puissance, passés maîtres dans le domaine militaire). Ces deux derniers peuples ne peuvent pas se supporter, les derniers voulant dominer tout ce qui vit, et les premiers étant uniquement intéressés par le plaisir quel qu’il soit. Si au départ, on a l’impression que les Nympho-Naturistes, représentés par le personnage de Syprisse, sont plutôt tolérants et ouverts d’esprits, on se rend compte que cette tolérance a ses limites ; de plus, ils sont assez simples même si très éveillés spirituellement.

Comme l’indique le résumé, Juanalberto a quelques difficultés à faire cohabiter tout ce beau monde, et les mettre tous autour d’une table n’y change rien : impossible de parvenir à un consensus. C’est alors que Limérius, du peuple métamorphe, et Syprisse débarquent jusque chez lui. Juanalberto et sa compagne Victoria les accueillent et leur font découvrir tout ce qu’ils ignorent au sujet de cet étrange univers, notamment la lecture et la musique, qu’ils ne connaissent pas encore. Victoria elle-même incarne un grand mystère, et commence à se poser des questions sur sa place dans ce monde, elle qui a toujours été présente sans jamais subir de changements. Pendant ce temps, les Inhibiteurs Photoniques manoeuvrent pour étendre leur contrôle sur le reste de l’univers, de gré ou de force, quitte à utiliser des moyens un peu plus subtils et machiavéliques que leur arsenal militaire.

La BD fourmille de réflexions philosophiques, invitant tantôt à se pencher sur certains détails, tantôt à prendre du recul pour mieux relativiser. Certains dialogues font voler des certitudes en éclat ! Juanalberto est un dieu très particulier, très humain pour un démiurge… ou même pour un canard 😀 Si sa capacité d’action sur sa création est omnipotente, il laisse le libre-arbitre à ses créatures, et peut lui-même se retrouver dérouté. Mais il est néanmoins déterminé à ce que les peuples qui habitent son univers parviennent à communiquer et à se comprendre les uns les autres… Chacun va devoir suivre son propre chemin pour repousser les limites de ce qu’il croyait acquis.

Bref, une BD à laquelle je ne m’attendais pas et qui a clairement dépassé mes attentes ! C’est farfelu et à la fois bizarrement très sensé, et je ne me lasse pas de voir ces illustrations encore plus folles que le monde d’Alice au Pays des Merveilles. Je suis extrêmement curieuse de lire la suite, aussi bien pour l’histoire que pour les théories qui sont développées… et je crois même que je vais craquer pour m’offrir la série 🙂


Une réponse "

  1. Ça a l’air franchement particulier 😅 Mais après tout, pourquoi ne pas tenter, ça semble intéressant !

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