3 chroniques en une : Malveillance / Murmures d’ombre / Le château de Malevoie

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Bien le bonjour bande de gens, j’espère que vous allez bien ! En ce qui concerne les chaussures, certaines nana en ont des placards entiers, et d’autres, comme moi, usent les leur jusqu’à la corde. Si c’est économique, dans certains cas ça l’est beaucoup moins : par exemple, quand vous vous rendez compte que toutes vos paires sont usées jusqu’au coeur de la semelle, et qu’elles ne survivront pas à l’été. Et c’est aussi dans ces moments-là que je me rends compte à quel point une paire de chaussure neuve, c’est devenu scandaleusement cher ! Je veux dire… DAMN O.o Je savais pas qu’il fallait être riche pour pas marcher pieds nus ! Heureusement que l’occasion est là ><

Nouvelle chronique littéraire ! Et comme je suis un peu à la bourre dans mes chroniques car j’ai beaucoup lu dernièrement, on va faire une chronique 3 en 1 de romans d’horreur 😀 Tous très différents, tous sur la liseuse, et tous riches en émotions fortes ! Les nominés sont les suivants :

Malveillance, tome 1, de Kévin D. Santos
Murmures d’ombre de Frédéric Livyns
Le château de Malevoie, tome 1, de Olivier Krauq

Résumé : Lorsque le lieutenant de gendarmerie, Anne Meyer, est appelée sur une scène de crime, elle est encore loin de se douter de ce qui l’attend. Le meurtre, étrange, déroutant, qui n’a rien de comparable, n’est que le premier d’une macabre série. Rapidement, l’affaire prend une tournure des plus inexplicables et le doute s’installe chez la jeune femme. Prisonnier de ses pulsions, quelqu’un ressent le besoin de tuer, à moins peut-être qu’il ne s’agisse de quelque chose d’autre….

Mon avis :

Silhouettes sombres, visage à la mâchoire démesurée et aux orbites de ténèbres : images certes classiques mais toujours efficaces ! On rentre instantanément dans l’ambiance avant même d’ouvrir le livre. Et à l’intérieur ? Une bonne petite histoire d’invasion de parasite extra-terrestre comme on les aime (et je ne spoile rien, on a l’info dès le prologue) !

Elle commence comme une enquête policière, et durant tout le roman, il y aura ce jeu machiavélique de l’auteur, entre les inspecteurs qui échafaudent toutes les théories possibles, et nous, lecteurs, qui savons pertinemment depuis le début. Ce jeu de suspense devient encore plus maléfique avec le contraste entre la rapidité de propagation du parasite d’un hôte à l’autre, et la lenteur des institutions policières. Procédures, autorisations, mandats, toutes ces choses dont l’infection n’a que faire. Et malheureusement, c’est totalement crédible : les personnages, les dialogues, les processus, tout est plutôt bien décrit et crédible. Les descriptions achèvent de vous glacer le sang, avec des scènes délicieusement horrifiques. On rentre très facilement dans l’histoire, et je peux vous assurer que vous ne la lâcherez pas avant d’avoir la fin !

Je suis très curieuse de lire le tome 2, et je vous recommande le roman, pour frissonner le soir dans vos draps, à la lueur de votre petite lampe de chevet 😀


Résumé : Alors qu’il enquête sur une série de meurtres particulièrement sordides, l’inspecteur Pierre Letro est victime d’un violent home-jacking au cours duquel son épouse perd la vie.
Plusieurs semaines plus tard, alors qu’un retour en service se profile après une longue rééducation, une nouvelle vague de crime apparaît. Cette fois, les victimes ne sont autres que ses agresseurs et leur famille.
Qui est donc cet assassin dont la cruauté n’a d’égale que la violence de ses actes et qui semble toujours avoir une longueur d’avance sur les services de police?
Les hallucinations de Pierre sont-elles réellement le fruit d’un deuil difficile et des séquelles traumatiques ou une créature surnaturelle s’est-elle jurée de réclamer justice par-delà la tombe ?
Tiraillé entre la vengeance et la rédemption, l’inspecteur devra faire face à ses propres démons pour faire éclater la vérité au grand jour.

Mon avis :

Là où je regrette d’avoir lu ce roman avec la liseuse, c’est pour la couverture, que je n’ai du coup qu’en noir et blanc, alors qu’elle claque tellement en couleurs ❤ L’illustration est l’œuvre de Christophe Huet, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est clairement intrigante : une femme couverte de sang, le regard vide et le visage inexpressif. Rien que ça c’est inquiétant, mais le pire, ce sont les deux énormes mains décharnées sur ses épaules : qui faut-il craindre le plus ?

Le roman commence comme un thriller policier, avec un meurtrier sanguinaire et sans pitié. Mais si vous pensiez lire une enquête classique, vous allez vite être surpris ! L’horreur redouble alors que l’inspecteur chargé de l’enquête est victime à son tour d’un cruel hasard, d’un cambriolage qui tourne au cauchemar. Sa femme décède, lui est blessé, traumatisé et sur la touche. Les coupables ont été arrêtés, mais Pierre se débat encore et toujours avec sa rancœur et son désir de vengeance. Tout doucement, il tente de remonter la pente avec l’aide de sa psychologue Cynthia, d’accepter la mort de sa femme bien-aimée. Mais au même moment, des meurtres brutaux, incroyablement violents et inexplicables se produisent : les meurtres des responsables de la mort de sa femme et de leur famille. Tout semble accuser Pierre, mais il y a une autre possibilité, encore plus effrayante et implacable…

Le roman est très bien rythmé, entre les scènes d’horreur et celles plus posées. On est sur une histoire de fantôme des plus alléchantes, avec une jolie petite référence à des légendes de fantômes vengeurs d’autres pays. La plume de Frédéric Livyns est très vite addictive, les descriptions sont excellentes et on s’attache vite aux personnages, grâce à de petits détails anodins qui contribuent à poser un contexte et à les rendre plus humains. L’évolution psychologique de Pierre est visible elle aussi, et j’aime beaucoup un des effets du récit, qui joue avec notre propre psyché : jusqu’à ce que l’horreur du récit l’emporte, on est de tout cœur avec lui dans son désir de vengeance, parce que c’est profondément humain. Ce que j’ai aussi particulièrement aimé avec cette histoire, c’est qu’il y a certes une évolution de la menace, mais il ne s’agit pas d’une escalade de la violence : le fantôme n’est pas là pour jouer, mais bel et bien pour repeindre les murs couleur fraise, et on le sent dès le départ.

Conclusion : un bon roman d’épouvante et d’horreur comme je les aime, bien écrit, bien sanglant, bien sombre, avec du drama à souhait 😀


Résumé : Le château Malevoie, une bâtisse bien singulière surplombant une forêt sinistre.
Mais quelle est sa fonction ?
Promis à la potence, puis gracié, c’est un tout autre type de prison que Sorley Jones va découvrir lorsqu’une opportunité inattendue va s’offrir à lui. Acceptera-t-il cette lourde responsabilité que l’actuel maître des lieux et geôlier de Malevoie veut lui transmettre ?
Une histoire gothique dans la droite lignée de la littérature fantastique de l’époque victorienne.

Mon avis : La couverture envoie tout de suite du rêve avec un grand château médiéval, des lueurs étranges, un ciel sombre et des remparts qui plongent dans l’ombre. Le sous-titre, « Une histoire gothique », achève de mettre l’eau à la bouche, surtout pour moi qui suis une grande fan de romans gothiques, au point d’avoir fait un mémoire de master dessus !

L’histoire en elle-même est franchement chouette : on retrouve les codes attendus du genre, avec château hanté voire magique, fantômes vengeur, forêt maudite infestée de créatures non recommandées pour votre santé. Quelques petites touches d’originalité viennent renouveler un peu le genre : on laisse de côté les histoires familiales, et on les remplace par de la chasse et de l’emprisonnement de fantômes pour le compte d’un ordre mystérieux. Et si vous craignez qu’il n’y ait pas assez de drama, rassurez-vous : chaque personnage va nous raconter son histoire avec son lot de casseroles, dans un format qui rappelle un peu les récits enchâssés qu’on pouvait avoir dans certains romans de l’époque moderne, et donc contemporains des premiers romans gothiques. Jolie référence de style donc, qui gagnerait à être un chouïa étoffée et fluidifiée, surtout si elle est réutilisée plusieurs fois dans le roman : aujourd’hui, on n’en a plus trop l’habitude.

MAIS. Loin de moi l’idée de vouloir descendre en flammes le travail de l’auteur, parce qu’on sent bien qu’il a bossé son roman, mais j’ai aussi eu une mauvaise surprise qui m’a complètement sortie de ma lecture. Non pas du point de vue de l’histoire, qui est très intrigante et donne envie d’en lire davantage, mais du point de vue de la forme. Pour vous expliquer, je reviens d’abord vite fait sur les premiers romans gothiques : le genre naît dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, mais prend souvent pour cadre un Moyen Age sombre, obscur voire arriéré car c’est souvent comme ça que les gens de l’époque se représentaient, à tort, le Moyen Age. Pourquoi je vous parle de tout ça ? En trois étapes :
1) le personnage principal est élevé par un abbé, et se voit ensuite contraint de trimer avec les paysans à la mort de ce dernier. Ensuite, pour avoir tué un garde en uniforme du « seigneur » local (le terme est important), il se voit condamné à la pendaison et enfermé dans les geôles dudit seigneur. Conclusion en tant que lectrice : époque féodale, donc Moyen Age.
2) quelques pages plus tard, je retrouve les termes suivants : « coche », « piano », « sandwich ». Rien de tout ça n’existait au Moyen Age, plutôt milieu XVIIIe siècle au minimum, soit 3 siècle plus tard. Mais du coup, le début pose problème : on ne parle plus vraiment de « seigneur » à cette époque, et le processus pour une peine de mort n’est pas le même non plus.
3) les personnages, et parfois le narrateur, utilisent un langage courant contemporain : « on agit pour le bien », « y en a plusieurs », « il a chopé une migraine »… Quand bien même le contexte historique est flou et mal cadré, il y en a quand même un, et ce n’est pas le XXIe siècle. Les deux premiers points, passe encore, ça ne gêne que si on a les références historiques, mais ces formulations-là, pour moi c’est non. Ce n’est même pas le côté familier du langage, c’est surtout son anachronisme. Ca casse complètement l’ambiance gothique, qui par ailleurs était très bien installée avec les descriptions.

Bref, je n’ai pas réussi à apprécier cette lecture autant que je l’aurais voulu. Le contexte manquait cruellement de cadre et de précision, ce qui s’est traduit par plusieurs anachronismes et incohérences. Il y avait pourtant de très bonnes idées, et c’est d’autant plus rageant ><

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