Le poison d’amour

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Bien le bonjour, bande de gens, j’espère que vous allez bien ! Je suis au désespoir : je savais que je n’avais pas la main verte, mais là… à peine acheté, à peine achevé, mon cyclamen fait triste mine et jaunit à vue d’oeil. Pourtant j’ai mis du terreau, changé le pot, fait de mon mieux pour arroser juste le nécessaire, essayé d’ajuster la température de l’appart,… Je n’y comprends plus rien, la petite plante me détesterait-elle ?

Nouvelle chronique littéraire ! Aujourd’hui, un petit roman très court d’Eric-Emmanuel Schmitt, un auteur que je connaissais déjà pour avoir lu et adoré La Part de l’autre et Oscar et la dame rose. Bon, par contre, ce que je ne savais pas en lisant le livre, c’est qu’il s’agit en fait du deuxième tome d’un dyptique ; heureusement, il se lit très bien tout seul 😀 Voici donc Le poison d’amour, paru en 2014.

Résumé : Quatre adolescentes en quête d’amour s’échangent des messages sur leurs désirs et leur impatience. Entre rêves sentimentaux et pression sociale, les jeunes filles aspirent à devenir des femmes. Jusqu’au jour où le drame a lieu…
Comment éviter les désastres affectifs que les parents affichent au quotidien ?
Enfants hier encore, quatre adolescentes sont liées par un pacte d’amitié éternelle. Elles ont seize ans et sont avides de découvrir le grand amour. Chacune tient un journal dans lequel elle livre son impatience, ses désirs, ses conquêtes, ses rêves. Au lycée, on s’apprête à jouer Roméo et Juliette, tandis qu’un drame, aussi imprévisible et fatal que le dénouement de la pièce, se prépare.
« Si tu ne m’aimes plus, c’est que tu ne m’as jamais aimé. »

Mon avis :

Le roman va nous présenter des extraits des journaux intimes et des conversations de quatre adolescentes en première. Il y a Julia, fan de Shakespeare et la première du groupe à avoir sauté le pas avec un garçon qu’elle aime follement ; Anouchka qui déteste son corps et peine à accepter les changements dans sa vie, notamment le divorce de ses parents et le fait que son père refasse sa vie avec un homme ; Colombe, une jeune fille amoureuse de la vie, avec la rage de profiter de tous ses plaisirs amoureux et l’envie de voir le bon côté dans ce qui l’entoure ; enfin Raphaëlle qui souffre un peu de son image de « pote » auprès des garçons.

L’intrigue va aborder plusieurs thèmes importants, certains de manière plus légère que d’autres car il s’agira moins de les traiter que de montrer la façon dont les quatre jeunes filles les vivent. Il y a bien sûr l’amour, mais aussi le deuil, l’homosexualité, le divorce, la sexualité, l’avortement, l’amitié, l’adolescence,… Les évènements s’emballent et s’entrelacent jusqu’à la date fatidique, la pièce de théâtre qui sera jouée par les élèves de première dont Julia : Roméo et Juliette.
Les adolescentes se posent beaucoup de questions, dont certaines qui seront sans doute familières. La première fois et ses conséquences, mais aussi leur avenir amoureux qu’elles essayent de deviner à travers les modèles que leur donnent leurs parents… pas très optimistes sur l’amour éternel, il faut le dire.

La plume d’Eric-Emmanuel Schmitt est encore une fois fluide et très belle, c’est un vrai régal à lire. Je ne la trouve pas forcément fidèle pour ce qui est de rendre le vocabulaire d’adolescentes de seize ans, en revanche pour mettre des mots sur leurs émotions, le texte fait fort. C’est beau, il y a des expressions qui sont magnifiques et qui trottent longtemps dans la tête. Là où j’ai beaucoup aimé, c’est aussi la capacité de l’auteur à nous faire éprouver de l’empathie, à nous faire ressentir la souffrance des personnages, y compris ceux qui ont fait quelque chose que l’on ne peut pardonner. C’est quelque chose qui m’avait marqué dans La Part de l’autre, mais que je redécouvre ici avec le drame du twist final, ainsi que l’intrigue secondaire qui tournera autour de l’avortement.

J’ai dévoré le roman en moins de deux heures, mais je sens qu’il va me rester très longtemps en tête. Je vous le conseille, de mon côté j’espère que je pourrai mettre la main sur le premier volume du diptyque, L’élixir d’amour.

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