Jane Austen : un coeur rebelle

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Bien le bonjour bande de gens, j’espère que vous allez bien ! Mon concours est maintenant dans moins d’une semaine, plus ça approche et plus ça me fait horreur ^^’ J’ai vraiment envie de travailler en bibliothèque, mais ce stress et cette pression, c’est juste ignoble et ça me ramène à tout ce que je détestais pendant ma prépa : angoisses, révisions qui ne font plus aucun sens… Et encore : avec un devoir sur table et le cadre des cours, je peux savoir ce que je vaux. Là je n’en ai aucune idée, je vais me faire juger en 20mn par un jury (si je réussis les écrits…) comme si mes efforts des derniers mois ne comptaient pas. Yay…

Nouvelle chronique littéraire ! Avis aux fans et aux amateurs nés de la dernière pluie romantique, je vous propose ici une biographie de Jane Austen ^^ Je ne suis sûrement pas la première, encore moins la dernière à proclamer mon amour pour cette femme et ses romans ; et ma frangine n’est pas en reste, elle dévore toutes les adaptations et autres romans dérivés. Je garde un souvenir ému de la fois où elle a littéralement vidé l’étagère d’une librairie consacrée à ces romans 😀 Bref, voici Jane Austen, un coeur rebelle de Catherine Riboit, écrit en 2018. L’auteure est agrégée d’anglais et professeure à la Sorbonne ; de plus, elle a déjà quelques autres biographies à son actif, donc on devrait pouvoir faire confiance à son travail 🙂

Résumé : Dans le monde anglophone, sa notoriété est aujourd’hui équivalente à celle de Shakespeare. Quantité de livres et d’articles scrutent les moindres détails d’une existence que sa famille considérait pourtant comme dépourvue d’événements. En romancière, mais au moyen d’une enquête quasi policière, Catherine Rihoit débusque et retisse les moindres détails d’une existence pleine de zones d’ombre. Dès ses écrits de jeunesse, Jane Austen (1775-1817) prend le contre-pied de l’émotion larmoyante où baigne la production de son époque.
Elle sera dès lors à l’image de ses héroïnes : indépendante, préférant, aux conventions de la bonne société, les plaisirs individuels ; aux élans déraisonnés, les jugements pesés. Une valeur guide toute sa vie, littéraire comme amoureuse : la vérité du coeur. Celle que l’on interdisait aux femmes de son temps. La fausseté était alors, pour une femme, la composante essentielle de la réussite sociale.
 » Nous n’existons que par le sentiment « , écrit-elle dans Persuasion. C’est peut-être là que réside sa réussite : en avance sur son temps, elle coïncide avec les aspirations féminines actuelles. Rebelle, l’auteur d’Orgueil et Préjugés ? Telle est la question posée dans cette biographie où l’oeuvre et la vie de  » Jane A  » se répondent sans cesse.

Mon avis : 

C’est une superbe biographie ^^ On sent bien que l’auteure est elle aussi une passionnée de Jane Austen, elle nous entraîne sans mal dans sa vie et même ses pensées. Car oui, c’est une biographie romancée : le fait que ce soit romancé implique donc une certaine prise de libertés pour interpréter le personnage, mais cela rend le tout bien plus vivant et intéressant :3 Jane Austen est fascinante : intelligente et observatrice, pleine de vie et d’une énergie qu’elle contient à grand peine, passionnée de lecture et atteinte d’une fièvre de l’écriture, je ne peux qu’être béate d’admiration et essayer de m’identifier à elle ! Je ne prétends pas atteindre son niveau, mais je ne pourrai pas m’empêcher de penser à elle quand je serai enfin une auteure publiée 😀 Je croise les doigts et je redouble d’efforts !

Le récit est très complet et nous permet d’avoir un vrai tableau de la vie de Jane, ainsi que de l’époque au sein de laquelle elle a évolué : Catherine Riboit nous dépeint également la vie des autres membres de la famille Austen, en particulier les femmes qui ont influencé Jane : sa cousine Eliza par exemple, mais aussi et surtout sa sœur Cassandra, avec qui elle entretient une relation presque fusionnelle tout au long de sa vie. Les hommes aussi ont joué un grand rôle, notamment son père qui a encouragé sa vocation littéraire, et son frère Henry qui lui a permis de publier ses livres. Le contexte historique et social n’est pas laissé de côté, et quel bonheur que le passage sur les danses de salon : quelle lectrice de Jane Austen ne les connaît pas ❤ On apprend beaucoup, et en même temps on a envie d’en apprendre toujours plus !

Il y a un petit couac toutefois qui me chagrine, c’est la forme de la biographie : le texte est divisé en courts sous-chapitres qui présentent un tableau, une pensée attribuée à Jane ou un aspect en particulier de sa vie. Ca permet certes de rentrer dans le détail, mais d’un autre côté j’avais l’impression d’un livre un peu décousu, qui papillonne entre les évènements sans ordre chronologique, et revenant parfois sur l’un ou sur l’autre au risque de répéter. Après, peut-être que ce n’est pas plus mal, un texte trop dense aurait risqué d’être barbant, surtout pour moi qui ait tendance à facilement sauter des lignes. Petite idée comme ça, je me demande si ce découpage ne faciliterait pas une relecture feuilletée de la biographie, pour re-piocher çà et là des éléments !

Le lien est constamment fait entre la femme Jane et l’auteure Jane, entre sa vie et ses livres, en particulier ses héroïnes (principales et secondaires) qui toutes expriment les sentiments de leur créatrice à différents moments de sa vie. Il y a bien sûr Orgueil et Préjugés, incontournable à tous les égards, mais aussi Raisons et sentiments, Mansfield Park, Northanger Abbey ou encore Persuasion, sans oublier le très court et très drôle Lady Susan. Peu de place est accordée à Sanditon, récit laissé inachevé et que beaucoup d’auteur(e)s ont tenté de compléter. Autant vous dire qu’après avoir lu la biographie, j’avais envie de relire tout de Jane Austen, ceux que j’ai déjà et ceux que je ne connais pas encore ❤

Autre point que j’ai beaucoup apprécié, c’est de voir la condition d’auteure : j’ai eu l’occasion de l’étudier un peu pendant mon mémoire de première année (sur les romans gothiques féminins de 1760 à 1830, si jamais ça vous intéresse ^^), et j’ai retrouvé beaucoup d’éléments qui m’avaient marquée. Il y a notamment le dilemme que représente la publication pour une femme romancière : affronter l’opinion publique, alors que la place d’une femme est quelque chose de très codifié et très enfermé. Les refus essuyés par Jane de la part d’éditeurs peu scrupuleux la traumatiseront pour longtemps !

Bref ! Une lecture particulière, parfois un peu déroutante car pas très chronologique, mais passionnante aussi ^^ Je n’ai plus qu’une envie : lire du Jane Austen jusqu’à plus soif ! ❤

Une réponse "

    • Pas de soucis je comprends 🙂 Perso j’aime bien l’histoire (tant qu’on n’essaie pas de me la bourrer dans le crâne) et j’adore en apprendre plus sur certains sujets (les écrivains, les femmes, le XIXe siècle…) ^^

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