La nuit des béguines

Par défaut

Bien le bonjour bande de gens, j’espère que vous allez bien ^^ Noël approche, comment vous organisez-vous ? Ou alors est-ce que vous détestez cette fête ? Moi qui commence toujours à faire mes cadeaux en juillet pour éviter l’affluence dans les magasins en décembre, j’y suis bien malgré moi confrontée maintenant que je travaille en librairie ^^’ Habituellement, ma mère a déjà retourné la maison comme une chaussette pour y installer des cartons et des cartons de décorations, malheureusement ses problèmes de dos l’en empêcheront cette année. Sans parler des changements liés au Covid ! Ce Noël s’annonce un peu bizarre pour moi, la fin d’une année pas comme les autres et un nouveau départ en même temps. Et vous ?

Nouvelle chronique littéraire ! Une nouvelle fois, je vous présente un livre que ma p’tite Maman m’a offert. J’ai mis un bon moment à me motiver pour le lire, et je regrette aujourd’hui d’avoir autant tardé ^^ Il s’agit d’un roman historique, La nuit des béguines de Aline Kiner, publié en 2017. Passionnée par le Moyen Âge, l’auteure est malheureusement décédée en 2019 suite à de graves problèmes de santé ; ce roman était son troisième et dernier ouvrage.

Résumé : Paris, 1310, quartier du Marais. Au grand béguinage royal, elles sont des centaines de femmes à vivre, étudier ou travailler comme bon leur semble. Refusant le mariage comme le cloître, libérées de l’autorité des hommes, les béguines forment une communauté inclassable, mi-religieuse mi-laïque. La vieille Ysabel, qui connaît tous les secrets des plantes et des âmes, veille sur les lieux. Mais l’arrivée d’une jeune inconnue trouble leur quiétude. Mutique, rebelle, Maheut la Rousse fuit des noces imposées et la traque d’un inquiétant franciscain… Alors que le spectre de l’hérésie hante le royaume, qu’on s’acharne contre les Templiers et qu’en place de Grève on brûle l’une des leurs pour un manuscrit interdit, les béguines de Paris vont devoir se battre. Pour protéger Maheut, mais aussi leur indépendance et leur liberté. Tressant les temps forts du règne de Philippe le Bel et les destins de personnages réels ou fictifs, Aline Kiner nous entraîne dans un Moyen Âge méconnu. Ses héroïnes, solidaires, subversives et féministes avant l’heure, animent une fresque palpitante, résolument moderne.

Mon avis : 

Au moins la couverture n’est pas blanche et uniforme comme je n’aime pas ! Bon, elle est rouge et presque uniforme, mais je préfère quand même. La décoration est très sobre avec une image reprise d’une illustration de manuscrit (je suppose ici, je n’ai pas trouvé les références) qui représente deux femmes. J’aurais aimé une couverture qui donne un peu plus une idée de ce à quoi ressemblaient les béguines. Dans la même idée, j’aurais bien aimé une carte indiquant où aurait pu se trouver le clos des béguines, où se passe l’action, par rapport à la topographie actuelle de Paris : c’est quelque chose que je retrouve souvent dans les romans et qui m’agace un peu, sous prétexte qu’un romancier situe son action à Paris ou une autre grande ville connue, aucun plan n’est donné, ce qui est assez dommage.

L’écriture d’Aline Kiner m’a beaucoup plue, et l’histoire tout autant ! Un roman historique, c’est toujours un peu délicat car il faut pouvoir resituer l’action dans son contexte politique, religieux, etc., sans pour autant rendre ça trop barbant pour le lecteur. Ici, l’auteure a très bien joué son coup ! On découvre une partie méconnue de l’histoire religieuse du Moyen Age, et en même temps on comprend quelle importance les béguines ont pu avoir : en effet, elles échappaient aux formes d’autorité classiques en n’étant ni des épouses, ni des nonnes, ce qui leur offrait une liberté exceptionnelles pour des femmes à cette époque.
Ce que j’ai aimé par-dessus tout, ça a été de découvrir la figure historique de Marguerite Porete : béguine et mystique, elle a écrit un manuscrit intitulé le Miroir des âmes simples qui a été condamné par l’Eglise et lui a valu d’être condamnée au bûcher. L’ouvrage lui a cependant survécu, c’est un texte très important d’un point de vue philosophique et intellectuel : il préfigure la liberté de penser, c’est-à-dire un mode de pensée basé non sur des postulats religieux, politiques ou autres, mais sur l’expérience, la logique et la raison. Autant de raisons qui mettaient en danger l’autorité toute puissante de l’Eglise sur les esprits de l’époque.

Ce n’est pas sur elle cependant que se concentre le roman, mais sur les béguines qui résident dans le clos de Paris que leur a consacré Louis IX (aussi connu comme Saint Louis). Néanmoins, son manuscrit va jouer un grand rôle dans l’histoire. Le roman nous fait découvrir l’univers de ces béguines : ce sont toutes des femmes très différentes, avec un passé parfois sombre et pénible, mais une même volonté de choisir leur destin. C’est assez fascinant de voir qu’elles étaient très libres pour l’époque ! Mais c’est aussi l’histoire de la fin des béguines, car il était inconcevable pour l’Eglise que ces femmes puissent vivre sans tutelle masculine, et même avoir une opinion sur la doctrine religieuse. L’histoire est donc loin d’être rose, et aborde plusieurs thèmes assez durs : intrigues politiques et pouvoir religieux (avec le lot de tortures et de bûchers qui vont avec), mais aussi viol, stérilité, abandon.

Parmi les personnages, beaucoup m’ont marquée : la vieille herboriste Ysabel et sa sagesse tranquille ; Maheut qui est complètement à l’opposé avec un caractère farouche et indépendant, égoïste même ; Ade et son intelligence, aux opinions parfois trop tranchées mais incroyablement attendrissante avec sa petite filleule qu’elle considère comme sa propre fille. Il y a aussi Agnès, qui donne un peu l’impression d’être le ver dans le fruit tant elle est intrigante et brusque dans ses raisonnements. Jeanne est ma favorite : c’est une femme forte, à la fois béguine et patronne tisserande indépendante, elle me passionne :3 Humbert est pratiquement le seul personnage masculin qui a un rôle d’importance, et son évolution à lui est vraiment intéressante : son point de vue sur les béguines et sur le manuscrit de Marguerite Porete vont peu à peu changer et le transformer à son tour.

Bref ! Un roman bien plus fascinant que je ne l’aurais cru au départ, je vous le recommande absolument :3 Les aspects tant historiques que féminins sont très bien traités, et donnent vraiment envie d’en savoir plus sur cette époque et ces femmes !

Publicité

"

  1. Il est dans ma PAL depuis très longtemps – je sens que, moi aussi, je vais me demander pourquoi j’aurais attendu si longtemps lorsque je m’y mettrai ^^’
    Et pour ta question concernant les cadeaux… J’y suis également depuis l’été dernier et je n’ai toujours pas fini. Bon courage 😉

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s