Nouveau dimanche, nouvelle découverte ! Je continue le rendez-vous que j’ai trouvé chez Book & share, et inauguré par le blog Ma Lecturothèque 🙂 Le principe de ce post est de prendre un livre chaque semaine pour vous en citer les premières lignes.
C’était un après-midi de printemps sombre et venteux, et Londres cavalait après une bourgade minière – spécialisée dans l’extraction de sel – sur le lit asséché de l’ancienne mer du Nord.
Fut un temps où la locomopole ne se serait pas souciée d’aussi maigres proies. Elle s’était, en des jours meilleurs, nourrie de villes bien plus conséquentes que celle-ci, semant la terreur des confins septentrionaux du Cryodésert jusqu’aux rives de la Méditerranée. Mais le gibier s’était raréfié, et quelques cités d’importance avaient, à leur tour, commencé à la contempler avidement. Une décennie durant, elle les avait donc évitées en se dissimulant dans une région humide et montagneuse de l’ouest, dont la Guilde des Historiens assurait qu’elle s’était autrefois appelée Grande-Bretagne. Ca avait été dix ans d’errance dans des collines détrempées, pendant lesquels Londres ne s’était rien mis sous la dent, hormis quelques bleds ruraux et colonies statiques. Enfin, Monsieur le Maire avait décidé qu’il était temps pour sa bonne ville de regagner le Terrain de Chasse.
Et voilà qu’à peine au milieu de la mer du nord, les vigies avaient repéré le bourg, paisiblement occupé à ronger les salins, une trentaine de kilomètres plus loin. La population y avait vu un signe des dieux, et même Monsieur le Maire – qui ne croyait ni aux dieux ni aux signes – avait accueilli avec satisfaction les favorables auspices sous lesquels commençait ce voyage vers l’est. Il avait aussitôt sonné l’hallali.
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